Holy Fawn - Death Spells

Il y a des clics hasardeux sur Bandcamp qui vous amènent à l’une de vos découvertes de l’année (dispo à prix libre en plus !), c’est le cas de ce Death Spells. « Loud Heavy Pretty Noises », c’est par cette appellation qu’aime se définir Holy Fawn, jeune quartet de l’Arizona appréciant mélanger les sensations autant que les textures. Pour son premier album, le groupe place la barre très haut en se réappropriant un mélange de genres – post-rock, shoegaze, indie, noise et même post-metal/screamo – tout en parvenant à sonner unique.

« Dark Stone » nous met dans le bain directement, l’ambiance se veut onirique mais coupée à multiples reprises par de très gros riffs noisy. Du côté de la voix, on retrouve des réminiscences de Jonsi de Sigur Ros, de même que dans la musique. Confirmation avec « Arrows », splendide titre beaucoup plus immédiat grâce à de très touchantes mélodies, sauf qu’après un court break le final nous emmène dans des contrées post-metal avec quelques cris screamo, histoire de conclure dans une intensité folle. « Drag Me Into The Woods » poursuit lui vers des contrées plus shoegaze, aux nappes évoquant un peu Sleep Party People avant d’introduire « Yawning » et sa rythmique plus enlevée, pas loin du post-punk.

Un début d’album plutôt varié, Holy Fawn jouant les alchimistes avec des styles voisins sans pour autant perdre ses envies mélancoliques. Une mélancolie qui va aller crescendo sur les titres suivants, perdant régulièrement pour l’occasion leur nervosité – et les gros riffs qui vont souvent avec – pour une optique plus contemplative même si l’on compte parfois de belles montées en puissance sur le final de quelques titres. « Sleep Tongue », le titre final, nous servira comme un concentré des titres le précédant, avec quelques parties un peu plus rugueuses contrastant à merveille l’univers poétique du groupe.

Death Spells est au final une très jolie révélation fleurant bon l’automne et la petite déprime qui l’accompagne. Attention, vous risquez de pleurer un peu !