Saigon Kick ça vous parle ? Vous connaissez peut-être d’ailleurs sans le savoir le tube « Love is on the Way », mais sachez qu’il s’agissait surtout d’un groupe de hard rock américain qui officiait dans les années 90 dans un style proche de celui d’Extreme, avant une séparation en 2000, et un retour (uniquement pour des concerts) en 2012. Et évidemment si je vous parle de ce groupe c’est pour faire le lien entre l’album dont il est ici question et son géniteur principal, Jason Bieler, qui n’est autre que le guitariste historique de Saigon Kick.
Le sieur Bieler nous propose ici un (deuxième) album solo, composé certes en solo, mais joué par son fameux Von Bielski Orchestra, qui s’avère être Bieler lui-même pour la majorité des instruments, entouré de nombre d’invités prestigieux parmi lesquels : Dave Ellefson (Megadeth), Devin Townsend (uniquement à la guitare), Todd La Torre (Queensrÿche), Jeff Scott Soto (connu pour avoie été le chanteur de Yngwie Malmsteen), Bumblefoot ou encore Benji Webbe (Skindred) pour un featuring vocal complètement reggae sur « Beyond Hope » et beaucoup d’autres (cf le tracklisting ci-dessous pour le détail de tous les invités par morceau).
On notera que les invités sont surtout là pour prendre en charge la partie instrumentale quand elle n’est pas gérée par Bieler lui-même, ce dernier se chargeant de la quasi intégralité des vocaux de l’album avec deux exceptions : le featuring reggae déjà évoqué et celui de Jeff Scott Soto en backing vocals sur « Alone in the World ». Et ce point n’est pas anodin tant son chant est emblématique de cet album, reprenant finalement le concept de voix doublée qu’utilisait déjà Saigon Kick par le passé. Il se double donc lui-même sur la quasi totalité des parties de voix, avec généralement une tonalité basse et une tonalité plus aigue. On ne retrouve sa voix non doublée qu’une fois sur l’album, sur le titre « Very Fine People », le temps de se rendre compte d’ailleurs de la qualité de son organe (qui contraste un peu avec son physique de bûcheron d’ailleurs).
Ce que propose Bieler sous le nom Songs for the Apocalypse (à noter qu’il n’y a rien qui sonne tellement apocalyptique sur l’album, le ton général étant plutôt léger) est un mélange assez difficile à décrire de hard rock/métal peu agressif lorgnant même sur la pop avec quelques éléments électroniques, le tout jouissant d’une grande variété qui rend l’écoute de cet album agréable et qui permet d’enquiller les 56 minutes de l’album sans sourciller, car on peut dire que l’ami Jason dépoussière ici radicalement le hard rock à Papa dont il est issu. Vous avez du mal à situer le genre pratiqué ? Pas étonnant, et nul doute que le meilleur moyen de situer la chose et de voir si l’envie vous vient de plonger plus avant dans l’univers atypique de l’américain sera de cliquer ci-dessous pour écouter concrètement un morceau. On passe de morceaux musclés comme sur « Apology » ou « Bring Out Your Dead » caractérisés par des riffs saillants, à d’autres plus mélancoliques comme l’excellent « Annalise » ou « Very Fine People » sur lesquels les guitares sont un peu moins en avant, jusqu’à des morceaux au ton plus léger voire sautillant comme « Anthem for Losers » (et son clavier guilleret) ou « Alone in the World ». Si vous vous posez la question en lisant le tracklisting, non « Down in a Hole » n’est pas une reprise d’Alice in Chains, mais n’en demeure pas moins un très bon titre avec un refrain assez irrésistible. « Crab Claw Dan » fait figure de titre à part, reposant, calme, avec ses drôles de sons qui sonnent « dessin animé », raison probable qui en amènent certains à voire ce titre comme une référence à la série animée Bob L’Eponge et plus spécifiquement vu son titre, au personnage du crabe restaurateur tyrannique de la série. 11 morceaux très variés et tous réussis, auxquels s’ajoutent 4 morceaux instrumentaux servant d’intro/interludes (« Horror Wobbles the Hippo » et « Baby Driver »)/outro.
Un album frais, bigarré et surprenant, très accrocheur aussi, qui mérite toute notre attention et fera clairement partie des bonnes surprises de cette jeune année.
Tracklist :
01. Never Ending Circle
02. Apology (Todd LaTorre/batterie – Kevin Scott/basse – Andee Blacksugar/solo)
03. Bring Out Your Dead (Edu Cominato/batterie – David Ellefson/basse – Devin Townsend/solo)
04. Annalise (Kevin Scott/basse)
05. Stones Will Fly (Ricky Sanders/batterie – Pat Badger/basse – Butch Walker/solo)
06. Down In A Hole (Edu Cominato/batterie – Kyle Sanders/basse – Stephen Gibb/guitare)
07. Anthem For Losers (Ricky Sanders/batterie – Clay Cook/basse, piano, guitare)
08. Horror Wobbles The Hippo ( Emil Werstler/guitare)
09. Beyond Hope ( Benji Webbe/chant – Ricky Sanders/batterie – David Ellefson/basse – Bumblefoot/solo)
10. Crab Claw Dan
11. Born Of The Sun ( Edu Cominato/batterie – Kyle Sanders/basse – Clint Lowery/solo) )
12. Baby Driver
13. Alone In The World (Ricky Sanders/batterie – Jeff Scott Soto /chant)
14. Very Fine People
15. Fkswyso