Le retour du groupe britannique sur le label Floodlit Recordings se caractérise par une exploration intense de dissonances et de chaos, plongeant l'auditeur dans un univers sombre et menaçant, où les émotions sont exacerbées par des compositions viscérales et une rythmique implacable.

Trois ans après la grosse surprise {}, les britanniques de Still font enfin leur retour sur le jeune label Floodlit Recordings (Pijn). A Theft entend-il poursuivre dans cette mixture de dissonances noisy, de chaos « blackmétallisé » et d’atmosphères sludge comme on s’était pris alors ?

La réponse est un grand OUI, mais il faut cependant un peu attendre pour que les hostilités démarrent réellement puisque ce second album débute par un « Yearn » minimaliste, à l’onde menaçante lentement évolutive (et figurant comme fil rouge tout au long de l’album) nous plaçant déjà dans l’univers cauchemardesque de Still. Et si le final de cette introduction s’anime, c’est « Only Time Will Tell » qui nous propulse comme il faut dans ce tourbillon de nerfs et d’émotions à vif. Une déferlante cathartique qui fonctionne à nouveau à plein régime sur « Light », nous secouant les sens dans tous les sens (oui), entre sa rythmique quasi constamment dans le rouge et sa belle complexité. Avec ses vocalises aussi rageuses que désespérées, le chanteur ajoute une dose de tension en plus (déjà fortement élevée) allant même jusqu’à la terreur la plus saisissante sur l’expéditif « Oscillate ».

Et si le premier album contenait quelques zones apaisées, A Theft n’entend pas réitérer la chose en maintenant la météo en vigilance rouge tornade et vague submersion. Finalement, seule la conclusion « Unresolved » proposera un « léger » retour de cette sensibilité grâce à une mélodie introductive plus facile d’accès (malgré la violence qui l’entoure) avant de ralentir le rythme dans un sludge/post-metal noisy, tout aussi glauque que ce qui le précède (avec un saisissant final montant peu à peu en puissance).

Still a donc choisi de (quasi intégralement) balayer sa facette la plus « douce » afin de garder l’auditeur en apnée durant l’écoute de ce second opus. Le contrat est pleinement rempli puisque ce dernier se voit malmené et désorienté sous l’incessant déluge du trio d’Hull. Un modèle d’intensité aussi viscérale que nauséeuse, pour public averti.