Déjà quatre ans se sont écoulés depuis Arkhipov, excellente troisième livraison de Dragunov. Le duo nantais jouant un post metal à l’atmosphère inspirée de l’Histoire de l’est délaisse cette fois la conquête spatiale et les sous-marins nucléaires soviétiques au profit d’un hommage à l’Histoire de l’Ukraine. Et étant donné que le conflit russo-ukrainien dure, les compos de Vepr prennent alors une nouvelle dimension.
Pourtant, sur le papier le duo (guitare/batterie) n’a pas modifié son angle d’attaque: le post metal étant toujours leur dada, mais celui-ci s’agrémentant d’atmosphères épiques (« Makhno » et ses accélérations tonitruantes) mais essentiellement immersives et émotionnelles. Il faut dire que ces sept nouvelles compos ne prennent pas d’axe évident, parcourant à leur guise les différents sous-genres en « post » (du post rock au post black metal sur la fin de « 2402 »), tout ça en version instrumentale.
Ah mais non en fait ! Puisque, petite nouveauté, une voix est invitée sur « The Great Hour ». Il s’agit de celle de Stefan de Graef (Hippotraktor) qui vient apporter une autre lecture à la musique de Dragunov, entre puissance et finesse. Mais quoi qu’il arrive, les deux nantais sont toujours aussi à l’aise à deux, voire à trois quand leur collègue Vincent Barbaud (ex-Abysse) les rejoint sur « Orange », riche titre aux progressions mouvantes, œuvrant à nouveau dans une dynamique constante et du riff aussi mastoc qu’entraînant.
Vepr est une nouvelle réussite pour Dragunov, poursuivant son évolution personnelle du post-metal sous différentes formes, blindées de nuances et d’inventivité derrière un travail conséquent sur la narration. A ne surtout pas louper si vous appréciez des groupes comme Russian Circles ou Omega Massif.
- Makhno
- Holodomor
- The Great Hour
- Bialowieza
- Orange
- 2402
- Alligator