Passer le cap du fameux 3ème album, succéder à deux petites perles ayant fait l’objet d’un accueil plus que favorable auprès du public concerné, affronter l’épreuve du départ de l’un des compositeurs/membres fondateurs (le guitariste rythmique), intégrer un nouveau membre et lui permettre de participer pleinement et rapidement à l’aventure : autant de points qui devaient permettre à la coqueluche française des goth metalleux, tels de nouveaux Cid, de vaincre face au péril et d’asseoir avec triomphe sa gloire future.
J’ignore quel sera le destin de ce Water Fields – même si j’imagine qu’il n’aura aucune difficulté à trouver ses défenseurs enragés, n’étant bien évidemment pas dénué de qualités – mais mon adhésion à la démarche du groupe s’avère au fil des écoutes de plus en plus… en fait de moins en moins, voyez ?
L’impression générale étant la déception, je vais utiliser le procédé rédactionnel élémentaire consistant à dire ce qui me plaît avant d’exposer ce qui ne me plaît pas.
La principale qualité selon moi est la volonté de proposer encore une fois un album qui n’est pas une simple resucée de recettes ayant déjà fait leur preuve. On pourrait presque parler d’audace car – que les nouvelles structures ou sonorités me ravissent ou non est une autre histoire – TODT « mouille la chemise » et peaufine ses morceaux dans les moindres détails. Le chant – qui allie toujours growl et vocaux clairs – est encore plus varié qu’auparavant, la production ne s’y trompant pas en la mixant très en avant (trop à mon goût) ; les guitares lorgnent parfois du côté du rock/pop so british (un… surprenant Hey!, The water fields), voire du funk (avec une – certes discrète mais tout de même – étrange wah-wah) sur l’inégal What’s done is done ou du metal/folk Agallochien (This is not farewell). On note également une plus grande part laissée au clavier (l’horripilante première partie de Is your soul for sale ?) et une escapade du côté symphonique de la force (A distant light was shining, Hey).
Voilà. Je crois que j’ai à peu près fait le tour de ce qui est à classer dans la colonne actif. Passons maintenant à l’antithèse, comme qui disaient nos professeurs eud’français.
Le chant m’agace souvent par sa justesse « singulière » (sur le – heureusement – court Don’t wake me up, notamment) ou par ses multiples emprunts à Muse (un Regarding Kate qui me fait également penser sur la fin au Killswitch Engage mélancolique), Placebo (The water fields) ou Metallica (sur A distant light was shining qui fleure bon la période Load/Reload version Hetfield fatigué) ; des frissons me parcourent l’échine à l’idée d’entendre la restitution live de ce qui semble déjà ardu d’assurer en studio…
Sur le plan des compositions, j’ai en fait l’impression d’écouter un agrégat des influences du groupe plus qu’un album du groupe lui-même ; un sentiment de fourre-tout dont la cohérence m’échappe même après plus d’une dizaine d’écoutes. De plus, ce qui me semblait mélancolique auparavant m’apparaît, sur ce 3ème opus, larmoyant et lorgnant du côté des effluves « biactoliennes ». Beaucoup trop de passages ne me touchent pas (sans doute suis-je devenu un rustre désenchanté) et rares sont les morceaux qui me satisfont du début à la fin – pire, je crois même pouvoir dire qu’il n’y en a aucun, bien que Dive et Start the fire frôlent de peu le podium. Il manque ce je ne sais quoi qui pourrait éventuellement m’inciter à y revenir après avoir pris un recul à mon avis vainement salutaire. Je me surprends pourtant à entendre trotter dans ma tête certains passages mémorables mais l’écoute ultérieure des titres concernés n’élargit pas le champ de mon appréciation.
C’est peut-être eux qui ont « raison » pour l’avenir du groupe mais, pour reprendre une formule consacrée, sans vouloir les comparer à Raymond Aron et même si je n’apprécie pas Sartre, je choisis le camp de ce dernier.
- start the fire
- don’t wake me up
- dive
- what’s done is done
- the water fields
- is your soul for sale
- a distant light was shining
- regarding kate
- rise to the occasion
- hey !
- this is now farewell
Rien à faire, moi j’adhère.
J’avais adoré le précédent, celui ci est peut être moins bien, influencé par Muse (mais je préfère leur interprétation de la musique de Muse aux pompeurs de Dream Theater), mais malgré tout, je les trouve fort les gars!
doux jésus un commentaire O_O ; pour ma part, les tentatives ultérieures n’ont toujours pas eu raison de l’impression générale que me laisse l’album