Gazpacho – Night

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Style: prog rock moderneAnnee de sortie: 2007Label: Racket Records

Ah c’est sûr les types n’ont peut-être pas fait preuve d’une grande pertinence en choisissant pareil patronyme ; il ne saura en effet évoquer le genre pratiqué qu’à l’esprit des fans de Marillion qui reconnaîtront là le titre d’ouverture de l’album Afraid of sunlight. Un Marillion qui, – peut-être – flatté par la référence et – plus sûrement – enchanté par le talent de ces jeunes Norvégiens, n’a pas hésité à les accueillir en première partie lors de différents concerts. Je ne sais pas pour vous mais moi ça a plutôt tendance à conférer un a priori relativement positif. Ce qui aurait pu aller à l’encontre de cette « positive attitude » (…) n’est autre que le fait que nous avons ici affaire au 4ème album studio de Gazpacho. Or, rares sont les groupes à révéler la plénitude de leur talent au bout de 4 albums. Je n’ai pas encore eu le temps de vérifier par moi-même que la discographie précédente est de moins bon aloi aussi fais-je confiance aux quelques chroniques parues çà et là et selon lesquelles ce Night n’est rien de moins que le chef d’oeuvre du groupe. En même temps, je vois mal comment ils auraient pu faire mieux jusqu’alors tellement cet album est sublime d’un bout à l’autre.
Le plus étonnant selon moi est la capacité de Gazpacho à susciter très rapidement l’intérêt de l’auditeur sans jamais lui laisser l’occasion de se faire prendre par un sentiment d’ennui malgré la relative simplicité des structures (pas de prolifération de « tiroirs ») et la longueur des morceaux (une moyenne de 10 minutes). La nécessité de se détacher quelque peu de l’écoute est d’autant moins prégnante que nous avons plus affaire à un seul titre découpé en 5 parties qu’à 5 entités indépendantes, certains thèmes revenant régulièrement sous formes de variations. Impossible donc de mettre en avant une piste plus qu’une autre. Je prends pourtant le risque en proposant la mélancolie de « Chequered light buildings » et ses somptueux arrangements dont aucune écoute ne s’est déroulée sans provoquer le petit frisson qui donne tout son sens à la Musique.
La voix incroyable de Jan H. Ohme n’est pas étrangère à l’impression de féerie qui émane de ces 53 minutes tellement son timbre, qui se situe à la frontière d’une fragilité androgyne, pare chaque titre d’une aura quasi mystique. Ça tombe bien le concept de Night traite de la frontière entre rêve et réalité. Un projet ambitieux donc mais qui ne tombe pas dans le piège de la surenchère et du grandiloquent : atmosphère délicate et interprétation tout en retenue sont les maîtres mots.
Musicalement, il n’est pas aisé de ne pas penser au Marillion et au Porcupine tree sombres (Marbles, Fear of a blank planet) mais on n’a pas pour autant le sentiment d’écouter des « fans de », loin s’en faut. On a également droit à quelques incursions Radioheadesques ou à des relents de musique de film à tendance néo classique (piano et violon déchirants, notamment sur « Massive illusion » que n’aurait pas renié Ashram). Mais Gazpacho ont une véritable personnalité et ils donnent ici avec ce Night la plus belle preuve que tout n’a pas été dit dans le style et qu’il reste de la place pour de jeunes formations. Je dis jeune formation car malgré le fait qu’il s’agisse ici du 4ème album, le premier date d’à peine 4 ans ! Prolifiques les Norvégiens.

Malgré ma mauvaise mémoire, je ne pense pas oublier ce bijou pour le bilan de fin d’année. Quant à vous, n’attendez pas ce dernier pour consacrer du temps à Gazpacho. Merci pou eux. Et merci à eux.

  1. dream of stone
  2. chequered light buildings
  3. upside down
  4. valerie’s friend
  5. massive illusion

Chroniqueur

Darkantisthène

Il est né, il a chroniqué, il est mort, aurait pu dire Heidegger si... j'étais mort, si Heidegger était vivant et s'il s'était intéressé à ma prose autant qu'à celle d'Aristote. Et il n'aurait pas été à une connerie près le père Martin parce qu'avant de chroniquer, et après être né, figurez-vous que j'ai vécu ; et écouté de la musique.

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Commentaire

  1. Joss says:

    « Malgré ma mauvaise mémoire, je ne pense pas oublier ce bijou pour le bilan de fin d’année. »
    ha bon ? LOL
    Sinon je découvre en ce moment même et je trouve que ça fait vraiment très Marillion, surtout du au fait que le chanteur semble imiter Hogarth…

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