On vous a souvent bassiné avec le death mélodique ces dernières années,certainement pas autant que nous dans les années 90 avec l’apparition de la scène suédoise et de sa congrégation d’analystes de fréquences,c’était à celui qui aurait le plus gros son; heureusement certains se sont écartés du mur pour ne pas en avoir plein les chaussures.
Chaque semaine on voyait donc débarquer une nouvelle plaque affublée du logo Gothenburg, label rouge de l’initié, qui voyait là le summum du death magnifié par la patte de la production, ou quand la nouveauté peut parfois aveugler comme la secousse est plus puissante près de l’épicentre.
Les parias du moule se sont peut être écartés du chemin mais la tradition mélodique n’a pas pour autant cesser d’exister dans le death en dehors de la scène suédoise. Il y a des écoles que beaucoup connaissent et apprécient qui ont tout donné à la technicité, sacrifiant les flanelles et les flonflons du gros riff à pinpin à l’autel de la guirlande télescopique montée sur sapin de mitraille, se moquant par là même de la forêt des persistants binaires décimés par les bûcherons d’alors, on pourra retrouver des groupes comme les canadiens Quo Vadis arborant fièrement les couleurs de leur paroisse avec Forever pour étayer mes dires et cela pour le plus grand bien de certains chevelus, j’ai préféré ne pas citer Opeth car il aurait quand même fallu ajouter les boules au sapin la chronique aurait pu devenir bancale…
Et puis il y a l’autre école,celle d’Arghoslent qui après 2 albums signe son troisième méfait sur le label français Drakkar, qui avait réédité Incorrigible Bigotry l’année dernière, de ces groupes qui ont voué leur existence au death metal,un death metal aux sonorités singulières flirtant avec la cisaille black. Avec Pogrom de Grand Belial’s Key dans le line up difficile de ne pas y voir d’affiliation…
L’effort de guerre Arghoslent et sa nature héroïque se pose dans sa contextualité conceptuelle, la musique répond aux attentes des thèmes abordés et inversement, c’est dans cette optique génératrice de mouvement que l’identité du groupe prend sa forme la plus naturelle. L’imagerie d’un album d’Arghoslent ne se joue pas dans le symbolisme décharné d’une pièce macabre où le soucis de l’exhalaison de la mort perturberait presque l’identité du groupe, l’affiliant par là même à une longue chaîne de duplication funèbre où la seule bestialité agirait comme un multiplicateur de potentiel effectif, tout comme la satisfaction de jouer aux frontières de l’occulte ne les passionne pas plus que ça ,le groupe s’autorise cette de vue de l’esprit presque luxueuse pour un groupe de death.
La dialectique réside donc à un autre niveau et est plus proche de l’univers d’un Unleashed d’antant (pour revenir dans le suédois) et sa fibre narrative paganique que du coup de hachoir brutal d’un Cannibal Corpse.
Avec Hornets of the Pogrom Arghoslent ne déroge pas à la tradition narrative qu’on lui connaissait et retrouve tout son barda d’armes pour le plus grand bonheur des fans, dégrossissant au passage son précédent effort Incorrigible Bigotry pour accoucher d’un nouvel opus plus direct et plus meurtrier dans son essor.
La sécularité historique est le tremplin rêvé pour évoquer avec tout le soufre que l’on connait aux américains la destinée des peuples et des guerres ,un regard jeté dans le vague et c’est toute la fibre guerrière et le destin épique des Hommes qui se retrouve magnifié derrière l’attaque des Tigres, les intonations vintage du brûlot n’affectent pas la puissance de la charge
bien au contraire, la vigueur épidermique du heavy arrose de ses couleurs le tranchant des lames pendant que les vokills arrachent à l’austérité de ce programme fraternel une saveur délétère.
Le souffle épique qui parcourt Hornets of the Pogrom assoit un peu plus la réputation du groupe au niveau de son riffing et la solidité de sa section rythmique,rien ne dépasse et quand l’armée charge au galop sous une nuée de flèche c’est uniquement pour venir trancher des têtes et répandre le sang à la vitesse de la mesure battue comme l’adage que le prêtre distille derrière son Hygiaphone.
Des ambiances monstrueuses le long de ces 8 tracks,avec la chanson éponyme « Hornets of the Pogrom » en instru histoire de sceller la victoire, Arghoslent nous revient avec une lourdeur et une puissance qui fait plaisir à entendre, observant le rite barbare pour son intellectualisation outrancière et s’adjugeant une conquête des esprits avec la force du combattant aguerri, presque 20 ans de pratique, c’est formateur…
Hornets of the Pogrom est un excellent disque,poignant,riche d’une aura singulière et puissante;un album de death mélodique comme il en sort trop peu,épique et destructeur,il attend les quelques valeureux qui sauront lui réserver l’accueil qu’il mérite.
On notera tout le travail effectué autour de la lisibilité des titres et leur interprétation.Une bonne sortie de Drakkar cette année. Les clients sont satisfaits.
Les paroles et l’imagerie, faites ce que vous en voulez, (perso je trouve les lyrics souvent ridicules) mais ça fait partie du trip aussi.. Du death mélodique, oui, mais tellement loin des références devenues clichées. Une touche suédoise early 90’s et des mélodies heavy ciselées, de temps en temps des changements de tempo histoire de pas faire trop lourd, un bon gros chant sans aucune nuance et une batterie qui martèle. « To avoid capture humility, European death revealed mortalityyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyiiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa »
TERRIBLE !!! Mieux que le précédent je trouve !
Hum… maintenant que je réécoute Incorrigible Bigotry je retire ce que j’ai dit lol
bonne kro, tcho père et excellent album qui devrait ravir ceux qui auraient aimé que Maiden et Megadeth fassent du death.