Opeth – Heritage

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Style: Métal Progressif fleurant bon les années 70Annee de sortie: 2011Label: RoadrunnerProducteur: Steven Wilson & Mika Akerfeldt

Opeth est de retour, et pour la première fois depuis de nombreuses années, le groupe suédois dont il reste finalement peu de survivants des premières périodes, sort un album qui, à l’image de cette pochette aussi surprenante que réussie, marque un franc renouveau. Finis les growls qui maintenaient la filiation avec le death metal des origines, Akerfeldt, seul maître à bord, laisse cette fois libre court à ses influences progressives des années 70 et chante de son timbre le plus clair tout au long des 10 titres de l’album.

Le résultat est un peu déroutant pour qui garde en tête le dernier album Watershed, qui restait dans la droite ligne des sorties précédentes du groupe. C’est pourquoi il faut plusieurs écoutes pour assimiler Heritage, un album empreint d’une certaine complexité et qui virevolte au gré des changements de rythme et d’ambiances qui le parcourent, riche d’une multitude d’instruments emblématiques du prog (mellotron bien sûr, mais aussi flûte, guitare sèche, percussions, et même maracas) et de techniques associées au genre voire même au jazz (le batteur Martin Axenrot s’en donne à coeur joie sur son jeu de cymbales et de charley, particulièrement en avant sur l’album, prouvant ainsi qu’il est capable d’une bien belle finesse de jeu).

Certains ont évoqué un Damnation 2, ce à quoi on peut opposer que la construction de Damnation restait bien plus classique que ne peut l’être celle des titres d’Heritage, beaucoup plus empreints des influences progressives et jazzy chères tant à Akerfeldt qu’à Steven Wilson (qui signe la production de cet album et qui fait également rejaillir ces influences sur son nouvel album solo Grace for Drowning).

Quoi qu’il en soit et passé l’effet de surprise, la réussite est au final au rendez-vous : les moments très réussis sont encore une fois légion sur cet album, qu’ils aient la profondeur d’un « Devil’s Orchard » ou la légèreté emballante de « The Lines in My Hand » et sa cavalcade de guitare sèche qui mène au superbe « Folklore » (superbe passage piano-basse), ou qu’on retrouve même temporairement une certaine agressivité sur « Slither ». Les solos typiquement prog’ sont également au rendez-vous, et Mika nous enchante réellement sur ce sujet, avec des moments inspirés et assez nombreux. A noter un passage où le ton se durcit, sur « Famine » qui prend l’espace de quelques minutes des allures de titre doom, avec un riff plombé caractéristique.

On pourra quand même reprocher ponctuellement au groupe de mettre en place des changements d’ambiance un peu brusques, comme sur le très jazzy « Nepenthe » et son solo de guitare qui intervient en milieu de morceau, ou sur « Famine » et son très beau démarrage piano-voix, un peu trop brutalement interrompu par l’arrivée peu subtile de la guitare électrique.

Alors comment faut-il prendre ce nouvel album des suédois? Evolution dans la durée ou simple parenthèse discographique? On peut ouvrir les paris, mais il nous semble quand même assez probable qu’Heritage représente un vrai tournant qui devrait en toute logique s’inscrire dans la durée, tant celle évolution paraît naturelle. Car à bien y réfléchir, nombreux étaient les passages et les morceaux des deux précédents albums, qui ouvraient déjà la voie 70s, dans laquelle s’engouffre totalement cet album.

Se soumettre ou se démettre face à cette nouvelle orientation plus marquée? Chacun choisira sa voie, mais difficile de nier à Opeth une vraie capacité à proposer des changements et des évolutions assez captivants. Le futur reste à coup sûr radieux pour cette formation d’exception…

Tracklist :

1.« Heritage »2:05
2.« The Devil’s Orchard »6:40
3.« I Feel the Dark »6:40
4.« Slither »4:03
5.« Nepenthe »5:40
6.« Häxprocess »6:57
7.« Famine »8:32
8.« The Lines in My Hand »3:49
9.« Folklore »8:19
10.« Marrow of the Earth »4:19
11.« Pyre » (bonus track)5:32
12.« Face in the Snow » (bonus track)4:04


krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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5 Commentaires

  1. drommk says:

    mon dieu cette cover…

  2. leo says:

    Je la trouve géniale , très rock prog 70, et c’est une vraie prise de risque comparée aux anciennes pochettes.
    L’album est excellent et je pense que l’on peut découvrir plein de choses au fur et à mesure des écoutes.
    J’aime ta chronique Krakou :)

  3. ellestin says:

    chronique validée :-)
    J’aime bien la pochette aussi après réflexion

  4. Excellent album, production de rêve et très organique (ça change de l’insupportabe batterie robotique de Watershed). On sent que Michael a enfin fait ce qu’il voulait à 100%, fini les gimmicks death metal et tant mieux. Je ne pensais pas qu’Opeth me rendrait dingue de bonheur une nouvelle fois mais c’est chose faite. Après 5 écoutes, je suis tenté de dire que c’est un chef d’oeuvre. L’avenir nous le dira…

  5. hell says:

    Chef d’oeuvre !

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