Seulement deux types en robe de bure sur la couverture du magazine Rock-A-Rolla pour la sortie du nouvel album de SunnO))). Normal vu que s’il avait fallu y mettre tous les musiciens ayant collaboré au monolithe, il aurait fallu une couverture d’une tout autre dimension. Précédemment associés aux japonais de Boris, le duo O’Malley / Greg Anderson s’adjoint maintenant Eyvind Kang, compositeur de Secret Chief 3. A cela s’ajoute Steve Moore (Zombi), Jessika Kenney (chanteuse ayant collaboré avec Wolves in the Throne Room sur l’album Two hunters, Asva et Secret Chief 3) et Randall Dunn (producteur de tous les groupes précédemment cités), chacun amenant ses copains pour venir ajouter une touche de plus. Et puis bien sur il y a Attilaa Csihar (Mayhem).
Ce dernier est devenu un membre presque à part entière de l’entité nébuleuse et revient jouer de ses cordes vocales pour un résultat tout aussi terrifiant et magnifique qu’à l’habitude. De tous les albums de SunnO)))), Monoliths & Dimensions est celui où les cordes vocales ont la part la plus importante. Celles d’Attila terrifient grâce à des textes qu’il récite d’un growl lancinant, dégageant la conviction d’un homme pris dans une transe religieuse. Les notes extraites de la bouche de Jessika Kenney ne sont pas en reste pour ce qui est de tétaniser l’auditeur. Les allées et venues des syllabes que l’on entend résonner tout au long de « Big church » représentent un des passages les plus éprouvants de l’album.
Le mot est lâché. Eprouvant. En quatre titres, SunnO))) envahit l’espace sonore où réside l’auditeur et le glace jusqu’à ce que la musique ne s’interrompe. Bien plus que Black one qui était un des sommets de leur discographie en terme d’atmosphère morbide, ce dernier transcende tout cela grâce à l’orchestration d’Eywind Kang, gourou de cette évolution qui ne fait pas pour autant perdre au drone du duo sa place centrale.
Le premier titre débute d’ailleurs sur une note tout aussi menaçante que Flight of the behemoth (le duo dit s’être tourné vers le son des premiers Entombed pour obtenir ce grain) jusqu’à ce que l’espace se densifie au bout de quelques minutes et déchire en lambeau le peu de lumière qui subsistait. Dans toute sa lenteur et sa grâce, Monoliths & Dimensions est un album foncièrement violent et dense dont la puissance se révèle non pas à la force des décibels mais dans la richesse des instruments qui sont employés pour prolonger ce drone lancinant.
Puis, en guise de conclusion, « Alice » apporte la contradiction finale de la description de ce disque par une lente descente de 16 minutes. Les secondes s’écoulent et portent les respirations d’un trombone apaisant couché sur un lit de clavier discret. Le murmure des guitares s’éteint lentement mais le drone persiste. Sans perdre une seule seconde de vue leur objectif et leur identité, SunnO))) explose les limites que l’on attendait d’eux pour offrir un disque à la fois unique et fidèle à eux-même. Monoliths & Dimensions sera surement un des grands moments de musique de cette année pour des amateurs de tout bord.
- aghartha
- big church
- hunting & gathering (cydonia)
- alice
Bonne chronique et excellent album,,,peut être même le meilleur de notre duo préféré en soutanes…
Tout pareil.
L’intérêt de ce groupe restera un mystère éternel pour ma personne
Clairement pas leur meilleur album. Les spoken words du premier titre sont atroces, on dirait un russe qui cherche ses mots en anglais (rien à voir avec Julian Cope dans White1 qui était un pur régal)… Quand au 3è titre, ils réutilisent pour la enième fois un de leurs riffs classiques, ça suffit à force, c’est pas si dur d’en composer de nouveaux. De plus, rien de vraiment marquant dans cet album (les riffs sont pourris, voilà peut-être pourquoi ils les recyclent, manque d’inspiration), sans aucun doute le moins bon avec « Flight Of The Behemoth ».
y a des mecs qu’écoutent telmlement de trucs qu’ils sont complètement blasés (donc lourds sur le long terme).
album excellent, tout comme flight of the behemoth).
Boarf.
Pas trop aimé cet album. En réalité, je le trouve assez bien réussi : beaucoup d’images à l’écoute, en étant pris par la musique, mais les ambiances qui en découlent sont peut être trop sombre pour un être comme moi dont l’anatomie est très proche de celle de l’ange (et de la moule par la même occasion).
J’aime beaucoup la chanson Alice, car elle sonne différent de ce que j’ai pu entendre jusqu’à présent de nos deux compères.
Cependant, comme le dit si bien Hallu, on est très loin de My Wall, piste merveilleusement soporifique qui vient hanter votre sommeil paradoxal.
Sinon, pour Adrien et drommk, si ce groupe vous intrigue mais que vous ne le comprenez pas, essayez de l’écouter en vous endormant, personnellement, je peux écouter un disque de Sunn O))) que dans ces conditions.
Ah non, non, quand je disais « tout pareil », c’est parce que je suis d’accord avec la chronique d’Hororo. Personnelement, j’adore SunnO))). Et j’arrive tout à fait à écouter ce groupe en restant éveillé. Je suis réellement fasciné par leur bourdonnement.
On a tous nos problèmes ! Hehe. Si j’écoute ça en m’endormant c’est aussi parce que je trouve leur musiques très hypnotique et imagée.
Ce groupe m’a toujours intrigué..j’ai toujours eu du mal à m’en imprégner. Mais avec le temps, j’apprécie de plus en plus. J’aime tout particulièrement cette album. Il passe pas loin de chez moi fin janvier à l’Aéronef de Lille. je suis pressé de voir ça…
http://www.aeronef-spectacles.com/SUNN-O-EAGLE-TWIN.html