Beau, ce disque est simplement beau…
Wolves in the Throne Room, groupe américain, signe avec ce Two Hunters son 2ème album, seulement un an après le très acclamé Diadem of 12 Stars qui avait immédiatement positionné le groupe dans le peloton de tête des groupes de black atmosphérique.
Ce jeune groupe ne chôme décidément pas et a de bien belles choses à dire…
Trouvant ses racines dans le black metal, le groupe propose toutefois une musique qui ne manque pas de prendre à l’occasion ses distances par rapport à ce mouvement, au point que le rattachement au black en devient vite extrêmement réducteur. En témoigne par exemple « Cleansing » sur lequel le chant féminin est prédominant et qui n’a pas grand-chose de black.
Difficile en tout cas de ne pas ressentir cet album comme une ode à la nature particulièrement poignante. Le groupe nous vient des forêts d’Olympia (dans l’état de Washington) qui, à défaut d’être les forêts les plus connues du monde, sont apparemment tout à fait propices à un retour à la nature rêvé et prôné par le groupe. La nature fait donc partie intégrante de la vie de Two Hunters. L’album débute et se termine par des bruits d’oiseau, tandis qu’il n’est pas rare d’entendre un feu crépitant, le vent souffler, ou un orage éclater. L’immersion est particulièrement réussie, il suffit de fermer les yeux pour voyager au cœur d’une vaste et sombre forêt et pour ressentir toute la force de la nature, sa dureté mais aussi son envoutante beauté.
L’album ne contient que 3 titres fleuves précédés par une sorte d’instrumental introductif qui donne parfaitement le ton et n’a rien d’anecdotique.
Au-delà des comparaisons pertinentes évoquées par Hororo sur sa chronique du premier album, les 3 titres en question font entre 9:55 et 18:16 et tapent clairement dans un style atmosphérique et émotionnel qui n’est pas sans rappeler leurs compatriotes de Agalloch ou les roumains de Negura Bunget, alors que la rudesse du son (la production étant assez rugueuse, la batterie très sèche) et le placement en retrait de la voix hurlée dans le mix évoqueront pour le coup davantage un Nocternity.
Ces références ne sont en aucun encombrantes, tant le groupe parvient sans mal à créer sa propre atmosphère en n’hésitant pas – on l’a dit- à recourir à un chant féminin (signé Jessica Kinney) particulièrement réussi sur « I Will Lay Down My Bones Among the Rocks and Roots » et surtout sur « Cleansing » plaçant la première moitié de ce titre sous un jour complètement atmosphérique et mélancolique avant que notre ami à la voix déchirée vienne prendre le relais sur la 2ème moitié du titre, beaucoup plus enragée et black, mais toujours aussi émotionnellement poignante.
La mélancolie prédomine vraiment tout au long des 46 minutes de l’album qui passent en un clin d’œil tant la beauté de ces 4 titres et leur construction invite au voyage, à la contemplation, sans jamais ennuyer. Le mid-tempo est majoritairement de mise, mais le groupe n’hésite pas à ralentir encore son propos, voire à proposer des accélérations bienvenues avec les blasts qui vont bien.
Les amateurs de bourrinage continuel réfractaires à toute velléité mélodique seront probablement consternés devant les superbes chapitres que ces américains développent sur ces longs titres, alors que ceux qui sont d’un naturel plus sensibles à la beauté musicale se laisseront à coup sûr prendre et envouter par le charme redoutable de Two Hunters qui figurera certainement en bonne place dans les listes de fin d’année…
Beau, ce disque est décidément beau…
- dia artio
- behold the vastness and sorrow
- cleansing
- i will lay down my bones among the rocks and roots
Kenney chante dessus? je veux !
Ah ben flute j’étais prêt à faire la kro :o) – superbe album c’est vrai, avec une véritable unité et une rare capacité à mettre de sombre humeur (dans le bon sens bien sûr!)
Mieux que le premier qui était déjà bon. Je prends.
Mieux que le 1er je ne sais pas, plus facile d’accès certainement… Perso ce groupe me rend completement gaga, c’est sombre et touchant, très beau, la chro est juste, rien à redire !
4 longs titres bien chiant à écouter pour moi, vraiment pas ma came :-(
tiens, mon code anti-spam était mon code perso assédic =)
sérieusement, j’ai donc écouté et je suis sous le charme. le rare genre de BM que je peux m’enfiler. planant, brumeux, ésotérique. cool.
en fait je trouve cet album très « français »