Si vous êtes comme moi, il est probable que vous n’ayez jamais entendu parler de Barishi, ce groupe américain formé en 2012 dans le Vermont, et qui sort cette année son 2ème album chez Season of Mist : Blood from the Lion’s Mouth. Or il se trouve que cet album, et plus généralement ce groupe m’ont mis une claque pas possible, claque accentuée par la découverte des deux autres réalisations du groupe précédant ce nouvel album.
Je vous propose donc un petit passage en revue de ces réalisations qui valent le détour, même s’il est à craindre que le groupe risque de pâtir de la difficulté à le catégoriser et à le faire rentrer dans des cases précises. Trouvera-t-il son public? On est en droit de se poser la question… En tout cas personnellement je suis plus que conquis et les 2 albums et l’EP à leur actif tournent en boucle depuis plusieurs semaines.
Une seule adresse pour écouter tout ça (et choper gratos l’EP en name your price), le bandcamp du groupe :
https://barishi.bandcamp.com/album/endless-howl-ep
Barishi – Barishi (2013)
Barishi – Endless Howl (2015) Je le disais, la faiblesse de Barishi est aussi sa plus grande force : la difficulté à catégoriser sa musique, entre death, rock, progressif, fusion, hardcore et j’en oublie… Cet EP qui suit un premier album un peu différent, contient 4 titres tous plus excellents les uns que les autres comme le fabuleux « Smoke from the Earth » qui montre bien que le groupe honore d’abord la partie instrumentale, le chant hystérique au possible n’intervenant que ponctuellement pour accentuer la tension épique du morceau. Le tournoyant et très violent « Snakeboat » laisse pour sa part l’auditeur chancelant et conclut brillamment les 18 minutes de ce Endless Howl, qui passent malheureusement bien trop vite… Peut-être le meilleur EP paru en 2015, je n’aurais pas détesté retrouver ces 4 morceaux sur le 2ème album du groupe, puisque ce Endless Howl n’a jamais bénéficié d’une sortie physique. https://www.youtube.com/watch?v=j0d2Rt177Q4
Barishi – Blood from the Lion’s Mouth (2016) Certains en parlent comme d’une bouffée d’air frais pour le black metal (??), d’autres comme d’un mélange de death et de sludge, d’autres encore parlent de fusion, de rock alternatif, ou d’influences psychédéliques… Sans parler de Season of Mist eux-même qui nous collent un sticker annonçant que l’album de Barishi serait à recommander aux fans de Mastodon, Baroness, ou Russian Circles. Ils ont tous tort et raison à la fois, tant les américains semblent encore s’appliquer à brouiller les pistes et à tout faire pour rester inclassables. Si je devais me plier aussi à l’exercice, j’évoquerais une fusion entre la modernité d’un Extol, le côté prog (sans les incursions jazzy) d’un Intronaut ainsi que l’approche dans certains riffs qui peut rappeler un vieux Mastodon. On pourrait aussi trouver quelques touches de Baroness en effet, dans certains solos fumeux qui sonnent un peu retro (par exemple sur « The Great Ennead » ou « The Deep »). La pochette (à mon sens assez inappropriée) signée Brian Mercer (Lamb of God, Black Tusk…) entretient aussi le parallèle avec cette scène. Enfin la voix de Sascha Simms et le fait que la musique sonne parfois comme de la musique instrumentale composée sur guitare sèche et amplifiée par la suite, m’évoquent parfois le death metal « acoustique » du Sweven de Morbus Chron (un des albums dont je ne me suis pas encore vraiment remis). On pourrait aussi imaginer Inter Arma revenant à des formats de morceaux plus ramassés, délaissant le doom pour une efficacité décuplée. [bandcamp album=363550189 bgcol=FFFFFF linkcol=4285BB size=venti] |
Whoo la claque ! Merci pour la découverte !
J’attaque l’album éponyme et c’est le panard. Merci.