Afin de défendre Outlier sur les terres européennes, les australiens de Twelve Foot Ninja ont décidé de se faire accompagner par un groupe bien de chez nous: Uneven Structure, leur passage dans la capitale tchèque (le 24 avril) était donc l’occasion parfaite pour moi de découvrir la musique des messins (certains membres étant apparemment aussi originaires de Montpellier et Lyon)…
J’arrive au Futurum (sympathique salle pouvant contenir environ 400 personnes où j’avais pu voir Knocked Loose il y a quelques mois) assez tôt et je suis surpris d’entendre déjà jouer malgré l’heure (19 heures à peine passées, les concerts commencent tôt). Un groupe local (de Teplice en fait, un peu plus au nord du pays) s’est en effet greffé sur l’affiche et joue devant un parterre très clairsemé. Et ce sera bien dommage pour les absents car FS (oui c’est leur nom) est un quartet assez intéressant mélangeant plans math, influences plus alternatives, ambiance funky et breaks parfois jazzy (quelques passages rappelant fortement Primus). Particularité du groupe, son chanteur porte un masque semblant en bois qui de loin m’a fait penser à celui que porte Stanley Ipkiss de The Mask (mais qui n’a aucun effet comme celui du film, dommage). Le mélange des genres passe plutôt bien dans un groove constant et une bonne humeur apparente. A noter que le groupe offrait généreusement son nouvel album, fraîchement enregistré.
Les frenchies d’Uneven Structure prennent la suite. Une intro atmosphérique dans le noir puis débute la grosse demi-heure allouée à leur mélange de djent et de metal progressif plus émotionnel. J’avais entendu parler des liens du groupe avec Vildhjarta (le chanteur ayant participé à l’une de leurs précédentes sorties), cela s’entend dès le titre introductif contenant des passages bien écrasants complétés par les hurlements puissants de Mathieu Romarin. Mais ce début de concert, aussi saisissant qu’il soit est un peu terni par le choix des lights des français. Ainsi, c’est seulement à la lumière de quatre gros spots que le groupe joue, et ces spots envoient quelque chose de beaucoup trop puissant. C’est un peu comme si vous étiez pris en photo tous flashes dehors par quatre gros appareils, un peu ça va, mais trop longtemps… ça fait mal ! Bref, ce concert a été pour moi assez difficile à regarder, étant trop souvent obligé de détourner le regard. Heureusement que les gros flashes (à l’effet parfois stroboscopique) étaient la majeure partie du temps liés à leurs passages les plus violents, car la seconde partie de leur set s’est particulièrement adoucie (donc plus appréciable à regarder), tant musicalement que vocalement, allant davantage vers des influences Tooliennes semble-t-il, assez bien assimilées à leurs passages polyrythmiques façon Periphery ou Tesseract. Un parti pris plus calme à vérifier dans La Partition, leur dernier album venant tout juste de sortir. Musicalement très carré, le groupe à reçu un accueil très chaleureux, à revoir, mais avec des lunettes de soleil cette fois !
Photoooo !
Le responsable de la playlist d’attente entre les groupes ne s’y est pas trompé, on a eu droit à pas mal de fusion pendant le changement de plateau, notamment le culte « Easy » de Faith No More. Faith No More étant l’un des groupes ayant apparemment bercé Twelve Foot Ninja… C’est sur le très bon « Kingdom » que les australiens entrent en piste. Les lights sont redevenues « normales » (ouf!) et le quintet peut déverser sa fusion groovy. Le groupe de Melbourne jouera ce soir quatre titres de son premier album et quatre de son petit dernier, comme ça pas de jaloux ! Donnant l’impression d’un peu se disperser en mettant dans sa musique des influences d’un peu partout (des rythmiques reggae parfois, ou encore des influences asiatiques dans « Collateral »), ces ninjas géants jouent en toute décontraction devant un public ravi, ça pogote gentiment, ça jumpe beaucoup, de quoi ravir Kin, le charismatique frontman qui multiplie les allers et venues tout au long de la scène, très en voix ce soir. Petite curiosité sinon, le bassiste et l’un des guitaristes, placés à la droite du chanteur sont jumeaux. En réalité non, mais voilà: mêmes fringues, même casquette, mêmes barbes et parfois même attitude, il y avait là de quoi se poser la question ! Les titres passent vite et l’énergie demeure jusqu’à l’ultime « One Hand Killing », excellent single qui termine leur set en apothéose (le son était parfait). J’en aurais bien repris un peu plus mais aucun rappel à l’horizon, au désespoir des fans restés un petit moment à gueuler devant la scène « one more song! », en vain. Une sympathique soirée.
Merci à Noel pour la photo de Twelve Foot Ninja.
Setlist:
- Kingdom
- Collateral
- Invicible
- Mother Sky
- Shuriken
- Coming For You
- Sick
- One Hand Killing