Horrendous – Ontological Mysterium

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Style: Death Metal ProgressifAnnee de sortie: 2023Label: Season of Mist

C’est qu’ils en ont fait du chemin les américains d’Horrendous, depuis leurs premiers albums, tous deux chroniqués dans nos pages… Après un 3ème album à nouveau paru chez Dark Descent (Anareta sorti en 2015), ils ont signé chez Season of Mist, consécration s’il en est d’atterrir sur l’un des plus gros labels de metal en activité qui a su conserver une approche et une éthique impeccables les années passant. C’est ainsi qu’est sorti sur le label marseillais Idol en 2018, et que 5 ans après débarque cet Ontological Mysterium, 5ème album du groupe.

Et si l’on a fait (à tort) l’impasse dans nos pages sur les 3ème et 4ème albums, probablement occupés à suivre le reste de l’actualité et pas décidés à s’investir dans l’écoute de ces albums, on ne peut que faire amende honorable aujourd’hui : tout ce que fait Horrendous est réussi, et tant Anareta qu’Idol méritent clairement de s’y attarder, en étant prêt à prendre le temps de se perdre dans des albums qui nécessitent tout de même quelques écoutes pour être appréciés à leur juste valeur. Il en va d’ailleurs de même pour Ontological Mysterium, qui ne devrait pas décevoir les fans du combo, et qui permettra même probablement aux américains d’en acquérir de nouveaux.

Le recette du groupe n’a que peu évolué depuis Ecdysis : ses racines sont toujours fermement ancrées dans le death old-school influencé par Death ou Atheist, avec une bonne couche progressive par-dessus, ce qui lui permet de nous emmener dans son univers sans sonner comme un vulgaire groupe nostalgique ou passéiste. A l’image de Chapel of Disease (quand vous voulez les gars pour un nouvel album…) ou Sweven (et avant évidemment Morbus Chron), clairement les américains font tout pour faire bouger le death et lui faire dépasser ses limites habituelles. Sans pour autant, et c’est sans doute là sa grande force par rapport à la concurrence, s’aliéner les fans de death old-school qui arrivent pour certains (les plus extrémistes du genre ayant probablement depuis un moment banni Horrendous de leurs listes d’écoute) à les suivre et à accepter cette évolution qui ne sacrifie pas le son et la production, certes progressivement plus clairs que sur the Chills ou Ecdysis mais toujours très respectueux des codes du genre, avec notamment des solos très présents et réussis (renvoyant aux racines heavy du groupe), et une basse très en avant et dont on ne peut que se régaler. A moins bien sûr de préférer que cet instrument fasse (comme trop souvent) de la simple figuration…

Respectueux des codes donc, jusque dans la présence systématique de passages ou titres instrumentaux (ici « Aurora Neoterica » peut-être moins marquant que « The Vermillion » mais néanmoins très réussi), une marque de fabrique depuis le début, tout en perfectionnant sa recette, qui apparaît plus maîtrisée que jamais sur Ontological Mysterium, pourtant l’album le plus court de la carrière du groupe. Le plus court mais sur lequel rien, absolument rien n’est à jeter, que ce soit ce morceau progressif et au premier abord un peu complexe, avec lequel démarre l’album -après l’habituelle introduction instrumentale-, « Chrysopoeia (The Archaeology of Dawn) » et ses 7min15, le midtempo infernal archi mélodique « Preterition Hymn » (ses voix claires et sa flûte géniale qui vient clôturer l’affaire), les assauts galopants de « Neon Leviathan » ou de « Cult of Shaad’Oah », ou bien encore ce morceau qui démarre avec ces vocaux trafiqués « Exeg (en) esis » tout en se révélant rapidement addictif et infectieux, comme tous ses petis camarades.

Comme je le suggérais en début de chronique en parlant des précédents albums du groupe, il faut à nouveau s’investir et accepter d’avoir besoin de quelques écoutes pour se sentir à l’aise avec les compositions du groupe qui peuvent toujours apparaître un peu labyrinthiques de prime abord, du fait de leur grande richesse. Une fois cette appropriation réussie (et c’est tout de même assez rapide ne prenez pas peur), c’est un véritable bonheur de multiplier les écoutes de ce nouveau classique du death metal dont viennent d’accoucher les américains. Incontournable vous l’avez bien compris!

Tracklist :
01 – The Blaze
02 – Chrysopoeia (The Archaeology of Dawn)
03 – Neon Leviathan
04 – Aurora Neoterica
05 – Preterition Hymn
06 – Cult of Shaad’oah
07 – Exeg (en) esis
08 – Ontological Mysterium
09 – The Death Knell Ringeth

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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3 Commentaires

  1. Shadow says:

    Juste un petit mot pour dire que Chapel lf Disease est en stand-by actuellement. Pas de split. Mais un stand-by d’une durée indéterminée (cf page FB). Bien malheureusement…

  2. RBD says:

    Moi non plus je n’ai pas examiné tous les précédents albums, mais assez peu accroché à ceux que j’ai essayés. Celui-là se distingue pourtant clairement par sa facilité à y entrer. Sans se départir du côté Jazz, les titres sont plus chaleureux et on n’a pas le temps de se lasser sur un disque assez court. Je pense qu’ils pourraient gagner de nouveaux fans, sur ce cinquième opus qui va probablement marquer l’année dans son rayon Death Technique.

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