Distorted – Memorial

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Style: metal mélodiqueAnnee de sortie: 2006Label: NMC Music/Bad Reputation

L’intérêt de la chronique de promo est que l’on reçoit un peu de tout et que l’on peut découvrir de bonnes choses comme les pires diarrhées sonores jamais composées. Quand on voit l’objet pour la première fois, la pochette ne donne pas beaucoup d’informations et si il fallait commencer à croire même un peu les biographies officielles alors on n’écrirait que des chroniques dithyrambiques. Avec celle de Distorted je pensais avoir à faire avec un groupe de death metal brutal sans grande distinction sauf l’intérêt de me faire sourire et peut être de me faire passer une bonne demi heure. D’origine israélienne, Distorted ne prie pas aux pied des temples de Cannibal Corpse mais se revendique d’une étiquette de doom metal oriental. Voila encore un titre qui va plaire aux archivistes du genre car il a au moins le mérite d’être clair. Cependant, je le considère comme sévèrement erroné à part pour ce qui est du terme « metal » car les grosses guitares saturées, les gros riffs mis bien en avant, la double pédale et les growls ne manquent pas. A cela s’ajoute une chanteuse à la voix claire et limpide afin de contraster avec le grogneur en chef, le tout formant le duo classique et bien trop commun du metal gothique à la Lacuna Coil, ou encore de bien d’autres groupes cherchant trop souvent à flatter les marchands du temple.

En présentant la recette de cette manière, je pressens que vous n’aurez pas envie de passer un quart d’heure avec ces petits gars là. Mais pourtant, à ma grande surprise, alors que je polissais déjà mes critiques acerbes, je me suis retrouvé tout con en cherchant dans les recoins de quoi faire grincer mes dents. Hormis leur nom un peu basique (qu’ils partagent avec un groupe de thrash belge), Distorted n’a rien de vraiment critiquable. Premièrement, aucun des riffs présent sur Memorial ne viens se coincer dans le répertoire trop moderne de ceux qui ne savent pas écrire un bon vieux riffs metal des familles. Bien au contraire, j’ai souvent pensé à Death, et peut être aussi un peu à leurs compatriotes de Orphaned Land, en l’écoutant. Des gens qui connaissent leurs classiques, ça fait toujours plaisir. Ensuite, l’usage de la dualité des voix n’est pas propulsé en avant et les échanges vocaux ne sont pas prévalents. La voix féminine n’est même pas exagérée pour qu’elle crée de grosses accroches mélodiques. Certes, la demoiselle ne s’use pas les cordes vocales en criant mais son chant n’est pas désagréable du tout et n’essaye pas de se prendre pour une chanteuse d’opéra en préférant une approche entre un chant metal et des vocalises aux consonances orientale dès qu’elle laisse traîner sa voix sur une note pendant quelques instants.

D’autres rappels à leurs origines géographiques sont audibles mais jamais d’une façon trop évidente. Ca se sent un peu dans le rythme, parfois un peu dans les mélodies mais rien de trop grossier (comme les petites percussions en introduction de « Redemption »). Chaque chanson se distingue bien l’une de l’autre et on a même droit à de bons petits solos jamais trop démonstratifs mais appuyant bien l’émotion désiré. C’est à ce titre que Distorted pourrait être plus associé à la scène doom metal car il n’y a pas grand chose qui respire la joie dans tout cela. Néanmoins, une énergie un peu plus thrash est tout de même trop prohiminente par moment et, de ce fait, la mélancolie désirée ne s’épanouit pas trop pour plutôt donner envie de remuer la tête que d’aller chercher la lame de rasoir la plus proche. De plus, en me penchant sur les textes j’ai aussi pu voir que la thématique abordée dans les textes avait parfois a faire avec le drame israelo palestinien mais en manifestant des désirs de paix et de résolution et non pas des besoins de vengeance. Un détail de plus en leur faveur donc. Un groupe aussi intelligent dans leurs textes (même si les textes en eux mêmes n’ont rien d’exceptionnels) que dans leur musique. A ce tableau je ne peux apporter qu’une seule touche négative, la longueur de l’album et le manque de variation le rend un peu monotone vers la fin. Toutefois, sur huit chansons, aucune trace de médiocrité ne parait et je ne peux donc pas m’empêcher de recommander cet album à tout amateur des qualités susnommées.

  1. in your light
  2. memorial
  3. children of fall
  4. flesh and blood
  5. redemption
  6. sometimes
  7. it is the wind
  8. illusive
  9. hesped

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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