Projet monté en 2017 par Clem Helvete (ex-Owl Coven), Subterraen a signé son premier album Rotten Human Kingdom en 2020 sur le très bon Transcending Obscurity Records. Après quelques changements de line-up: le guitariste KKP (Abjvration, Hangman’s Chair) étant l’autre rescapé depuis le premier album tandis que MLV (batteur – Remote) et BMR (Fange, s’occupant ici de la basse, des synthés et aussi du chant) sont arrivés il y a deux ans. Des mouvements d’effectifs qui sont clairement audibles sur ce second long-format, sortant sur le label nantais Frozen Records (Gravekvlt, Nature Morte…).
« Paving The Way To Oblivion » nous accueille en effet non pas par les vibrations dronesques qui parsemaient le premier album mais par des notes clean, soit une entame beaucoup moins angoissante ! Pourtant les choses vont peu après s’obscurcir et nous faire rebasculer du côté de la désolation, sauf que Subterraen va mettre ici en avant plus de mélodies, certes froides mais qui nous font basculer dans un sentiment de grandeur « Neurosisienne » (il en sera de même avec le chorus assuré au puissant chant clair du fabuleux « Poisoned Waters » qui suivra, à la puissance simplement renversante !).
Le quartet nantais vient donc avec une recette post-metal (ou sludge atmosphérique) réaffinée: exit les sorties « blackened doom » éprouvantes des débuts (même si l’on conserve ce goût pour l’ultra lourdeur impactante qui leur est caractéristique), In The Aftermath Of Blight s’oriente plus généreusement du côté des atmosphères émotionnelles jouant sur les teintes et les textures. On passe de la chaleur lumineuse de ces mélodies irradiantes à ce sentiment de dénuement via des séquences instrumentales aux progressions hypnotiques et complexes à la fois (« 10;27 »), ou via ces incursions de synthés comme sur l’introduction du morceau-titre, modèle de pesanteur glaciale par la suite (bien que le final nous ramène du côté de la lumière).
In The Aftermath Of Blight est un second chapitre superbement maîtrisé par d’excellents musiciens, parvenant à éviter toute redite du premier opus grâce à une gestion des atmosphères, moins suffocante et furieuse qu’auparavant au profit d’une impression post-apo, contemplant ce paysage désolé avec les regrets de n’avoir rien fait pour le sauver. Quatre impressionnants titres fleuves ayant de quoi envoûter tout amateur de Neurosis, Yob ou encore Dirge.
- Paving The Way To Oblivion
- Poisoned Waters
- 10;27
- In The Aftermath Of Blight