Jonben :
C’est étonnant des fois comme certains groupes rappellent dès la première écoute la musique d’un autre groupe. Parfois on met un bout de temps à retrouver à qui d’autre nous fait penser cette musique, à quel autre chanteur ressemble cette voix, quel est ce son de guitare. D’autres fois, on reconnaît immédiatement, et ça fait plutôt sourire surtout quand le groupe imité à un esprit bien à lui. Eh bien je dois avouer que j’ai immédiatement eu à l’idée Pain of Salvation en écoutant cet album du groupe grec Wastefall, même style musical, un métal progressif vivant, varié, même capacité à passer d’un style à l’autre, ils approchent même la virtuosité exemplaire du groupe suédois.
Quant à la voix, c’est encore plus flagrant, elle est aussi théâtrale, aussi variée et puissante, tout aussi exceptionnelle mais imitant parfois d’une façon si évidente Daniel Gildenlöw que s’en est bluffant (ou ridicule au choix).
Que dire d’un tel album? Il faut savoir que je suis très fan de Pain of Salvation, un groupe qui a pour moi maîtrisé en l’espace de 5 albums tous les aspects du métal progressif. Donc à quoi bon écouter un groupe aussi proche d’eux? Eh bien parce que cet album est tout bonnement très bon. Les dix compositions de cet album sont tellement variées et bien ficelées, les émotions (exagérées, c’est du prog quand même!) à fleur de peau, les atmosphères envahissantes et puis ce serait exagéré de parler de vulgaire plagiat, Wastefall possède en effet un son plus métal, la plupart de leurs morceaux ne lésinent pas sur les guitares acérées, là où Pain of Salvation se sont apaisés au fil des albums, les riffs de Wastefall tendent par moment vers du heavy surboosté façon Nevermore, voir l’intro d' »Eternal Yearning Entities » bien plus puissante que ce qu’a jamais composé Pain Of Salvation qui retombe sur un couplet reposé bien amené. L’alternance des ambiances étant ici de mise, certains morceaux de cet album ne comportent d’ailleurs que peu de guitares saturées, laissent place au piano ou aux guitares acoustiques (oui ça rappelle curieusement un autre groupe déjà cité).
Aucun groupe ne peut prétendre n’avoir aucune influence, celle de Wastefall est évidente et avouée, mais c’est un tel exploit d’avoir réussi à approcher cette dextérité, cette qualité de composition et ce chant exceptionnel qu’on ne peut qu’être conquis en fan de métal progressif et d’un certain groupe suédois qui a su dépasser les jalons posés par Dream Theater. Self Exile est tout de même le 3ème album de Wastefall et il serait bon qu’ils songent à personnaliser un minimum leur musique.
Angrom :
Effectivement, mon cher ami, je suis tout à fait d’accord avec toi, et lorsque j’ai pour la première fois entendu Self Exile, j’ai été saisi par le mimétisme avec le groupe suédois. Dans un premier temps, je m’en suis lassé au bout de quelques écoutes, n’y trouvant personnellement que peu d’intérêt. Wastefall n’a été d’abord moi qu’un clone du Pain Of Salvation des débuts, et seuls les auditeurs échaudés par le virage que le groupe avait pris avec Be pouvaient selon moi trouver un quelconque intérêt à écouter un groupe aussi proche. Un peu comme Communic par rapport à Nevermore, Wastefall était le petit frère de Pain Of Salvation mais si proche que l’intérêt en était limité
Et puis, j’ai laissé passer quelque temps sans écouter ce disque, et je ne l’ai remis que récemment dans ma platine. Je dois dire qu’avec le temps mon avis à un peu changé. Au fil des écoutes, les influences qui étaient criantes au début s’estompent et on finit par voir l’originalité et la qualité intrinsèque des compositions. La voix du chanteur Domenik Papaemmanouil est tout à fait versatile, pouvant passer de cajoleuse à brutale, de plaintive à rappée en quelques instants seulement. Une des originalités de Wastefall est d’avoir su, sur certains morceaux, intégrer des vocaux féminins du plus bel effet (comme sur « The Muzzle Affection » par exemple, où le duo avec Nina Kadousi fait mouche, ou bien sur « Strife For Definition » où une autre chanteuse, Christine Rosenberg, vient épauler Domenik). De même, le mélange entre guitare flamenco et congas sur « Dance Of Descent » offre à ce titre une belle originalité. À noter également, une basse très présente, presque rock tant le son est chaud. Sur le dernier titre, un violoncelle vient épauler les guitares électriques de sa mélodie lancinante.
Mais le groupe sait aussi sortir les griffes et proposer des passages thrash élaborés et burnés (voir la partie instrumentale centrale de « Another Empty Haven », où les grattes décollent les papiers peints tandis que la double pédale s’en donne à cœur joie). Sur certains passages plus excités (comme l’intro de « E.Y.E » dont parlait Jonben), le groupe peut parfois faire penser à Nevermore, il y a pire comme influence me direz-vous ? La batterie est également fort en vue, s’offrant des passages typiquement métal, et d’autres plus influencés par des rythmiques tribales.
Au final pas vraiment de temps mort, et les écoutes successives offrent de plus en plus de plaisir à l’auditeur de Wastefall, comme quoi ce qui pouvait paraître manquer d’originalité dans les premiers instants finit par nous surprendre. Espérons pour Wastefall que le groupe vive avec la France une aussi belle histoire d’amour que celle de la bande à Gildenlöw.
- intro
- willow man
- muzzle affection
- dance of descent
- another empty haven
- strife for definition
- sleepwalk
- e.y.e.
- utopia fragmented
- minutes to abandon
- provoke the divine
Quel succès que cette chronique…
Moi je l’ai lu, mais comme j’ai rien à dire ben je me tais…
J’attendais un peu avant de donner mon avis car je n’ai que 2 écoutes au compteur. Pour l’instant: c’est plutot bien fait, ca fait tres POS effectivement, enfin une des composantes de POS…
Mais au final, ca m’emballe pas plus que ca! J’ai meme préféré leur titres en version acoustique car ya une emotion qu’il ny a pas sur CD!
A voir en live avec POS :)