Deliver Us est le genre d’album dont les premières écoutes sont plus que décevantes, on retrouve un groupe apprécié, en l’occurrence un style qui se reconnait immédiatement, metalcore thrashy qui shredde mieux que quiconque sur la scène américaine, mais on ne voit guère l’intérêt de ressortir une dizaine de compos du même acabit que ce que le groupe propose depuis 10 ans.
Malgré leurs looks de jeunots, Darkest Hour sont loin d’être de nouveaux venus, leur premier album date tout de même de 2000. D’un thrashcore à la base assez proche d’At The Gates, axé suédois à toute berzingue, dont l’album Hidden Hands of a Sadist Nation restera l’album majeur, le groupe a désormais doublé Unearth au niveau « américanisation » et insertion de mélodies, en gardant également le même rythme binaire effréné que ces derniers.
Sur Deliver Us, le propos de Darkest Hour reste exactement le même que sur le précédent, Undoign Ruin, avec peut-être même moins d’originalité dans les riffs, mais plus d’accent sur les solos sur des tempos à cent à l’heure et en général un jeu guitaristique tachant d’impressionner à l’esbroufe.
« Demon(s) » en single est un choix manifestement dû à la présence d’un refrain mélodique mais on ne manquera pas de constater que le chanteur le hurle de plus belle en concert. Pas sûr donc qu’inclure quelques passages en chant clair soit des plus judicieux même si ici rien ne choque. Un peu bâclées mélodiquement, les voix claires ont au moins le mérite d’éviter le cliché émo et apportent un contraste bienvenu avec le chant bileux déversé tout du long de l’album.
Après quelques écoutes, l’album paraît toujours aussi générique, ça ressemble beaucoup à l’album précédent, mais il reste difficile de ne pas être agité de soubresauts, de hocher du chef, ou de pendre la langue à l’écoute de ces morceaux. C’est très bien joué, largement au dessus du lot de la vague (emo)metalcore et la production cristalline de Devin Townsend met parfaitement en valeur leur musique en clarifiant le moindre détail. Même le « Doomsayer (The Beginning Of The End) » introductif est vraiment terrible : quelques arpèges mêlés puis une explosion de distortion, 3 accords, la double à fond, le tout éclaboussé de beuglements (infra-humains comme dirait mon père), et ça réveille pour la journée.
Au final, voilà un album qui devrait plaire aux amateurs du groupe et à tout fan de metalcore agressif plaçant le jeu de guitare au premier plan. Mèche en rotation, converses sur le retour et doigts se déplaçant sans relâche sur le manche. Comme quoi, Darkest Hour prouvent que le metalcore n’est peut-être pas encore tout à fait mort.
- doomsayer (the beginning of the end)
- sanctuary
- demon(s)
- an ethereal drain
- a paradox with flies
- the light at the edge of the world
- stand and receive your judgment
- tunguska
- fire in the sky
- full imperial collapse
- deliver us
Gros bof pour moi. Pâle resucée du précédent qui était vraiment excellent.
Album en effet sans surprises, mais qui se laisse écouter sans trop de problème. En ce qui me concerne, Hidden hands of a sadist nation reste leur meilleur album en date.
« voilà un album qui devrait plaire aux amateurs du groupe » je crois au contraire que les amateurs du groupe en général le trouvent vraiment très moyen…
C’est l’impression que j’ai eu au premier abord, mais elle était dûe au manque de nouveauté car finalement je ne vois rien à redire à cet album qui est à mon avis du niveau du précédent.