Minus the bear… en voilà un nom étrange ! Faut-il y voir une façon de se faire remarquer au milieu de la grande fourmilière pop-rock-indé actuelle ? (Car c’est sûr, un ours dans une fourmilière ça se remarque, aussi minus soit-il.) Pour ma part je n’avais jamais entendu parler de ce groupe avant la sortie cet été de leur 6e album Planet of ice. Le groupe de Seatle possède donc déjà un passé conséquent sur lequel je ne me permettrais toutefois pas de revenir vu que je ne me suis pas encore penché dessus.
Si les premières écoutes donnent l’impression d’un groupe pop rock de plus mais faisant bien son boulot, il est toutefois vivement conseillé de ne pas le ranger trop vite au placard (ou de faire “fichier“ => “mettre dans la corbeille“ => “vider la corbeille“). Minus the bear avec son patronyme évoquant autant l’humilité que l’ambition, propose une musique d’une apparente simplicité mais aux arrangements fouillés qui n’en finissent pas de livrer leurs secrets. Évidemment on pense parfois à Dredg (en particulier sur « Knights »), dans leur manière de créer des titres à la fois aériens et énergiques, aux mélodies ingénieuses. La voix aussi navigue dans les mêmes sphères que celle de Gavin Haye, en moins impressionnante toutefois mais avec sa propre personnalité. Alternant entre titres calmes et mid-tempo, l’ourson sait varier les plaisirs. Mais que ce soit dans les parties aérées ou plus enlevées, le travail sur les arrangements est toujours fouillé. Petites touches de synthé, boucles électroniques et riffs de guitares retravaillés vont, après être passées inaperçues lors des premières écoutes, finalement se dévoiler et ainsi faire jeu égal avec les autres instruments. La large palette de sons utilisée par Minus The bear devient alors un de ses principaux atouts. De l’expérimentation, oui, mais toujours au service du songwriting. Et ce juste équilibre dans le mix est l’œuvre de Matt Bayles qui a entre autres travaillé avec Mastodon ou Isis, mais fut surtout l’ancien clavieriste du groupe. Et puisqu’on aborde la rubrique CV, sachez que le guitariste Dave Knudson officiait auparavant au sein du groupe Botch, son background musical y étant sûrement pour beaucoup dans la présence de guitares nerveuses chez Minus The Bear, des guitares qui savent pourtant se faire plus sage quand le besoin s’en fait sentir.
Si le format général des titres oscille principalement autour des 4 minutes le groupe s’aventure, pour l’ultime titre de l’album, vers un titre au caractère progressif indéniable. « Lotus » et ses 8 min au compteur (une durée qui reste toutefois assez raisonnable) qui avec son break atmosphérique au milieu fait clairement référence à une grosse référence de la musique prog/psychédélique et en particulier son “coté sombre de la lune“. Une référence que je n’ose plus nommer tant elle semble récurrente aujourd’hui. Cela étant, une fois ces références diluées, il nous reste un excellent album, un peu trop dans l’air du temps mais qui au fil des écoutes s’accapare de votre esprit jusqu’à devenir limite addictif. Un ours pas si minus que ça en fin de compte.
Ps : Notez que l’album est écoutable dans son intégralité sur un site web qui lui est dédié : http://planetofice.com/
- burying luck
- ice monster
- knights
- white mystery
- dr l’ling
- part 2
- throwin’ shapes
- when we escape
- double vision quest
- lotus
Non seulement la démarche de l’écoute intérale est louable, mais la musique est vraiment sympa, avec ce petit côté prog (et pas seulement sur le dernier titre) venant distiller le côté pop de l’ensemble. On pense aussi à Dredg, c’est vrai, mais je connais pire comme comparaison :)