Je vous mets au défi de trouver dans l’univers du métal au sens large, un album de 2024 qui sera aussi immédiat, accrocheur et instanément agréable pour les esgourdes que ce nouvel album des danois de Vola, petite pépite irresistible qu’on pourrait situer à l’extrème opposé des sorties les plus chaotico exigeantes à la -au hasard- Pyrrhon ou même tout simplement Meshuggah pour rester dans le djent. Certains m’objecteront qu’il y a aussi dans cette même catégorie un certain Powernerd, le dernier album en date de Devin Townsend, mais je me permettrai de répondre que l’ami Devin est toujours vraiment dans une zone de confort qui rend son album globalement indigent et sans intérêt. Mon choix entre les deux est vite fait, et se portera sur les danois.
On les suit depuis un moment, depuis la découverte de leur excellent premier jet Inmazes en 2015, et même si leur précédent album en date Witness, s’était avéré un poil trop facile et en cela un petit peu décevant, il restait tout de même solide dans un genre dont Vola est désormais le meilleur (et quasiment le seul?) ambassadeur : ce metal djent très très (très) mélodique, presque pop aux entournures, notamment grâce au chant hyper mélodique de Asger Mygind, très majoritairement dispensé en voix claire (même si le gaillard sait aussi hurler, comme en témoigne le passage « vénère » de « Break My Lying Tongue », premier excellent single dévoilé par le groupe avant la sortie de l’album).
Avec Friend of a Phantom, à moins bien sûr d’être allergique à la pop et au chant clair, vous allez être dès la première écoute happé, séduit, ravi par les refrains, les mélodies, le chant, distillés tout au long d’un album clairement calibré pour charmer l’auditeur. Et cela même si le groupe ne propose pas de nouveauté très significative si ce n’est qu’il a la brillante idée d’inviter Anders Friden, chanteur d’In Flames, à venir pousser des petites gueulantes sur le refrain de « Cannibal » pour accompagner et se mêler (brillamment) avec le timbre d’Asger.
Si vous vous rappelez bien, il y avait sur Witness une petite nouveauté consistant à proposer un mélange hip-hop djent sur le titre « These Black Claws » en duo avec Shahmen, cette fois c’est « Bleed Out » qui nous fait l’espace d’un instant penser que Asger aurait peut-être décidé de se mettre au hip-hop suite à cette expérience, mais il n’en est rien, et les « Hey Hey » trafiqués qui reviennnent régulièrement sur le titre, ne sont finalement qu’une petite fantaisie, tout à fait réussie néanmoins.
L’album se tient bien du début à la fin, même si on notera tout de même que la deuxième moitié est un peu moins percutante que la première, « I don’t Know How We Got Here » et « Tray » étant mignons mais un peu planplan, heureusement que « Paper Wolf » et « Hollow Kid » s’avèrent plus percutants et efficaces.
Alors évidemment Friend of a Phantom est un album très sucré, très immédiat et on peut à ce titre légitimement s’interroger sur la durée de vie du bonbon Friend of a Phantom. On verra après quelques semaines, mais pour le moment profitons pour ce qu’elle est de cette bulle de plaisir auditive, parenthèse bienvenue dans l’océan de merde dans lequel on patauge tous à longueur de temps en raison de la sinistre actualité mondiale. Merci aux danois de nous offrir cet album qui fait du bien et devrait être remboursé par la sécu (si la tendance n’était pas au déremboursement massif au contraire… Merde, on dirait que la sinistrose ambiante me rattrape déjà, vite je me relance un petit « Paper Wolf »!).
Tracklist :
01. Cannibal (feat. Anders Fridén)
02. Break My Lying Tongue
03. We Will Not Disband
04. Glass Mannequin
05. Bleed Out
06. Paper Wolf
07. I Don’t Know How We Got Here
08. Hollow Kid
09. Tray
Pas vraiment convaincu de mon coté, meme si j’aime bien la seconde partie à partir de Paper Wolf qui est un très bon single.
L’album me parait court et un peu bâclé, et reposant toujours sur les memes gimmicks qu’ils ont déjà largement poncés sur leurs albums précédents.