Déjà deux ans que Phantom Wax est sorti, mais hors de question pour Sycomore (composé d’anciens Anorak et Taman Shud rappelons-le) de se reposer sur ses lauriers ! Les amiénois ont embrayé l’an dernier avec un split en compagnie de Lifescarred avant de révéler ce Nectar quelques mois plus tard. L’occasion pour le trio de poursuivre dans leur mélange des genres entre sludge, hardcore et noise.
Une tendance noise qui prend d’ailleurs quelque peu le dessus au niveau de la qualité de production, un peu plus grésillante que sur son prédécesseur. Celle-ci surprend de prime abord quand on la compare avec l’aspect plus « ronronnant » de Phantom Wax, mais elle se marie particulièrement bien avec les huit nouvelles compos des picards. Mastodon (première époque) est toujours l’un des premiers noms qui vient à l’esprit, Sycomore parvenant à en récupérer la puissance sans pour autant tomber dans la copie (« Master Plan »), ce grâce à un talent de composition toujours au beau fixe, multipliant les variations, les rythmiques et même les chants au fil de morceaux brut de décoffrage.
Sans être trop démonstratives ou techniques, les compos de Nectar sont pourtant un peu moins immédiates que celles de Phantom Wax, ce à cause de compos partant un peu dans tous les sens, où les points d’accroche sont un peu plus délicats à déceler. Un défaut qui fait aussi office de qualité: totalement imprévisible, l’appréhension de cet album diffère donc d’écoute en écoute. Pour certaines on préférera les passages les plus virulents, pour d’autres les moments les plus harmonieux (« Nectar » et son chant clair envoûtant), quoiqu’il arrive ils ne sont jamais loin les uns des autres. Bref, un nouvel album aussi puissant qu’insaisissable confirmant tout le bien aperçu sur leur album précédent.
- Algebra
- Morning Scalp
- Stolen Words
- Master Plan
- Nectar
- Vulturine
- Skeleton King
- Iron Mask