Qu’ils sont loin les débuts « black metalcore symphonique » des débuts ! C’était autour de 2004-2007, Abigail Williams cartonnait sur Myspace avec son premier EP Legend au milieu de tous ces groupes de metalcore à mèche. Puis le projet a splitté. Deux fois. Ken Sorceron, sa tête pensante, fait finalement renaître le groupe sous sa forme actuelle en 2015, s’occupant (ou s’étant occupé) en même temps d’une foultitude d’autres groupes dont pas mal de bien connus (Lord Mantis, Aborted, Cobalt, Tombs ou encore The Faceless). Après avoir quitté Candlelight Records, c’est finalement Blood Music (label que je pensais fini, ils l’ont donc relancé) qu’Abigail a atterri.
Pas vraiment au fait du groupe suite à ses débuts façon Cradle Of Filth, la surprise fut de taille lors de la découverte de ce Walk Beyond The Dark (à la cover bien classe signée Mariusz Lewandowski). « I Will Depart » nous immerge dans un black metal atmosphérique, froid mais élégant avec de solides trémolos. On est là davantage dans les contrées de Woe ou de Wolves In The Throne Room avec sa production aussi limpide que glaciale, permettant de mieux affronter les dynamiques changeant au gré des humeurs du canadien.
Mais si Sorceron est officiellement seul maître à bord, il possède sur cet album un solide équipage (basé entre Texas, Californie et… Irlande), insufflant à cet album une aura émotionnelle et mélodique, tant dans ses phases acérées que dans les plus mélancoliques (« Black Waves » ou « Born Of Nothing » et leurs superbes intro au violoncelle, titre qui deviendra ensuite ultra épique). Entre frénésie et délicatesse, Abigail Williams nous offre un trip captivant (même lorsque certains titres dépassent les dix minutes au compteur). Avec la sortie quasi simultanée du dernier Lord Mantis (à peine une semaine plus tard), la fin d’année 2019 de Ken Sorceron a donc été de qualité tant ces deux albums s’avèrent excellents.
- I Will Depart
- Sun And Moon
- Ever So Bold
- Black Waves
- Into The Sleep
- Born Of Nothing
- The Final Failure