Le retour en force du religieux a au moins un avantage : la source de la haine qui nourrit les adorateurs de Satan ne se tarit pas et permet à la musique du Malin de régulièrement nous proposer des incarnations profondément nauséabondes de la Bête.Archgoat fait partie de ces groupes qui remettent le couvert avec régularité que ce soit à travers des sorties d’EP ou des participations à des splits en compagnie d’enfants de chœur comme Surrender of divinity ou Black Witchery (il n’est d’ailleurs pas toujours aisé de retrouver ses petits parmi ces différentes sorties). Mais c’est d’un successeur à l’excellent deuxième album The light devouring darkness qu’il est ici, enfin, question. Je dis enfin car il aura fallu patienter 6 ans avant de pouvoir se prendre 12 nouveaux tas d’immondices dans l’oignon.
J’en vois certains qui s’apprêtent déjà à se demander ce que peuvent bien apporter les AC/DC du black death primaire en 2015. Une certaine sécurité, serais-je tenté de répondre. Une sécurité rassurante, un petit cocon de sentiments négatifs qui nous permet d’affronter l’hostilité des bontés du monde moderne. Tout être a besoin de fondement que ce soit pour construire ou que ce soit pour se le faire démonter à coup de crucifix. Et il faudra bien, à un moment donné, 2 ou 3 riffs pour fédérer tous les démunis qui craignent d’être contaminés par une vision faisant la part belle à la lumière apaisante. Archgoat sont là. Le mastard du trio infâme est toujours aussi fièrement brandi, pas l’ombre d’un ramollissement après tant d’années. Des ralentissements de tempo, oui. Mais de ramollissement, point. D’innovation ou d’évocations de gazouillis dans les prés non plus d’ailleurs mais je ne pense pas avoir provoqué d’infarctus dans l’assistance en précisant cela.
La Finlande accueille donc, c’est officiel, l’un des représentants les plus méritants du genre. The apocalyptic triumphator ne devrait en effet décevoir aucun fan ; il ne convaincra pas ceux qui ont déjà tenté leur chance ; il ne sera pas chroniqué dans La Croix ; il sera peut-être la bande son d’une messe noire pratiqué dans les tréfonds du Mexique ou servira de repoussoir à témoins de Jéhova. Peu importe, le boulot est fait. Et salement.
Tracklist :
01-Intro (Left Hand Path)
02-Nuns, Cunts and Darkness
03-The Apocalyptic Triumphator
04-Phallic Desecrator of Sacred Gates
05-Grand Luciferian Theophany
06-Those Below (Who Dwell in Hell)
07-Intro (Right Hand Path)
08-Congregation of Circumcised
09-Sado-Magical Portal
10-Light of Phosphorus
11-Profanator of the 1st Commandment
12-Funeral Pyre of Trinity