Avec ses membres de Skitsystem, Martyrdöd et autres At The Gates, Agrimonia a toujours su jusqu’alors s’imposer comme un groupe de crust ayant « quelque chose en plus ». Ce quelque chose, ce sont les influences extérieures, venues du black, du death metal comme de tous ces courants post. Les suédois ont ainsi toujours réussi à créer des paysages sonores issus de la parfaite alchimie de ces genres, créant des titres aux progressions atmosphériques prenantes. Awaken ne va pas déroger à la règle…
« A World Unseen » et ses neuf minutes vont nous convaincre que le groupe possède une inspiration intacte. Les passages tendus répondant à de nombreuses mélodies épiques, les guitaristes étant particulièrement affûtés. De son côté, Christina Blom mène toujours la barque de sa voix arrachée, apportant une dose de violence supplémentaire. Vérification faite sur « Astray » où ses puissants râles s’imbriquent parfaitement à ces intenses riffs, pendant onze minutes cette fois.
Comme à son habitude, le groupe aime développer ses titres autour des dix minutes (sauf « Awaken », interlude de trois minutes à la guitare acoustique), atteignant même treize avec « Withering », à l’ouverture hantée avec son synthé glacial (mais le titre finira par s’emballer avec de très nombreuses variations, notamment une surprenante accalmie), ou bien la conclusion « The Sparrow », dépassant les douze minutes, et faisant une nouvelle fois se juxtaposer les tempos ainsi que les ambiances, entre introspection mélancolique et déversement de nerfs à vif.
Bref, un nouveau sans-faute pour Agrimonia qui comble totalement leurs cinq ans d’absence, parvenant une nouvelle fois à rendre majestueux le crust, style pourtant réputé pour son aspect crasseux. L’atmosphère austère alliée à ces éléments mélodico-épiques fonctionne toujours aussi bien, elle pourra idéalement servir de bande-son à des balades hivernales, alors c’est le moment !
- A World Unseen
- Astray
- Foreshadowed
- Awaken
- Withering
- The Sparrow