Quatre ans après le prometteur Eroded, les lillois de SunStare font leur retour avec un second long-format, sortant cette fois non pas en autoprod mais sous la houlette du prolifique Source Atone Records (Membrane, Maudits…). Ziusudra possède une narration très dense autour de la mythologie sumérienne, ce qui explique pourquoi chaque morceau possède un titre parfois peu évident à lire (mais heureusement traduits), au récit parlant notamment de la destruction de l’humanité par des dieux.
Un concept-album au message résonnant forcément dans notre société actuelle et qui se caractérise par l’aspect très opaque de Ziusudra. Le sludge/doom ou post-metal de SunStare s’apparente (selon la fiche promo) à un monolithe fait de (gros) morceaux dépendants les uns des autres. Un véritable challenge pour l’auditeur mais une info judicieusement amenée car les titres s’imbriquent finalement entre eux jusqu’à former un tout indissociable.
Ainsi si l’on a l’impression de prime abord d’avoir affaire à un simple album de post-metal aux lentes et lourdes rythmiques aussi grasses qu’oppressantes, se dévoilent dans chaque morceau de petits détails rendant chaque écoute plus intéressante que la précédente. De son inquiétante intro (« Ziusudra ») jusqu’à son final mélancolique « Awilum (L’homme Libre) », il se passe beaucoup de choses sur ce Ziusudra !
Incluant notamment des vocaux plutôt variés comme sur « Namlulu Di-Kud (The Sentence) » ou surtout sur « Ganzer (The Abyss) » où l’on est cueillis à froid par cette voix d’outre-tombe tandis d’étonnants growls sont ensuite de la partie, SunStare souhaite surprendre et quitter l’aspect « convenu » du post-metal. Les progressions demeurent hypnotiques et millimétrées tandis que l’ambiance nous immerge sous le poids des riffs, étouffe parfois, fait peur par endroits mais fascine constamment par son caractère mystique.
On ressort de ce voyage un peu hagard, SunStare respectant l’extrême lourdeur des cadors du genre (Neurosis en tête) tout en apportant de nombreux contrastes appuyant sa forte personnalité. Une très belle confirmation.
- Ziusudra
- Namlulu Di-Kud (The Sentence)
- Abgal (The Very Wise)
- Zi-Šag-Ĝal (Sauve-Vie)
- Uru (Wrath, Flood)
- Ganzer (The Abyss)
- Awîlum (L’homme Libre)