Un an et demi après son excellent split avec SaaR, Maudits fait son retour avec un nouvel album bien dense (quasiment une heure) de son post-metal/rock/cequevousvoulez où les voix se taisent et où les instruments nous placent dans une trame narrative ultra prenante.
D’ailleurs le groupe l’annonce lui-même: « Ce nouvel album se structure comme une bande originale parcourue de thèmes repères érigés tels des points d’équilibre de cet art si personnel. Précipice traite de ces blessures accumulées depuis notre naissance, ces mêmes cicatrices qui nous empêchent d’avancer et nous poussent vers cette inexorable chute dans ce « précipice » qui nous guette et nous aspire si nous n’y prenons pas garde. »
Aidé par des musiciens annexes, en l’occurrence Raphaël Verguin (Spectrale, Riciin, Hypno5e) au violoncelle bouleversant dès le magnifique « Précipice Part.I », Frédéric Gervais (producteur pour Glorior Belli, In The Woods… ou encore Moonreich), Nicolas Zivkovich (rhodes et claviers sur « Seizure ») et Emmanuel Rousseau (piano, mellotron, minimoog et claviers), Maudits se réinvente ici tout en conservant sa patte, essentiellement contemplative mais non dénuée de phases bien énergiques.
Ne s’imposant aucune barrière stylistique, le trio parisien va donc où il a envie, du côté du trip-hop, voire du jazz (rien que dans le titre d’ouverture !), se pose du côté de l’ambient (« Pretium Doloris ») et mixe des envies « Tooliennes » à des passages mélangeant post-rock et échos dub (« Précipice part.II »). Chaque titre passant, on se laisse surprendre par Maudits, œuvrant dans un alliage de grandeur et de délicatesse, créant une atmosphère unique aux textures multiples (acoustiques comme electro) et aux sentiments ambivalents. Une impressionnante chute du Précipice, mouvementée et riche en émotions, avec davantage l’impression de planer que de tomber avant un atterrissage en douceur.
- Précipice Part.I
- Seizure
- Pretium Doloris
- Séquelles
- Précipice Part.II
- Lights End
- Vielä Siellä