Je vous arrête tout de suite, ceci n’est pas un album consacré au adaptations cinématographiques de jeux vidéo (Karim D. reviens !) Non il s’agit ici d’un quartet madrilène n’ayant jusqu’alors sorti qu’un EP (Language Dissolution Because Everything Is An Eternal Void – 2018) et quelques singles, Crossed passe enfin à la vitesse supérieure avec un premier long-format qui a la particularité de sortir sur dix labels DIY (dont Zegema Beach et Dingleberry parmi les têtes connues).
Le screamo des espagnols est on ne peut plus incisif, baigné d’une tension peu commune personnifiée par son vocaliste. Celui-ci donne l’impulsion ultra agressive à la musique de Crossed en vociférant comme un taré, complété par des riffs bien virulents, alliant chaos (« Shiver »), rythmiques punk hardcore’n roll (« Ghost ») et même blasts apportant un feeling black metal (« Colored Pain »). Il se dégage de cet album un sentiment d’oppression constant, l’apport de cette basse doomesque appuyant douloureusement contribue bien à la mise en place de ce tableau opaque, notamment lorsque la rythmique ralentit (sur le pont de « Swallow », « No Love »).
Quelque part entre Converge, Portrayal Of Guilt et Majority Rule, Crossed livre un premier album sacrément violent, attaquant directement à la gorge sans jamais s’adoucir dans de la mélodie facile. 25 minutes d’une impressionnante intensité et un nouveau solide concurrent dans la course au meilleur album de screamo ibérique 2020 (dont le podium devrait vraisemblablement aussi contenir Boneflower et Viva Belgrado).
- Fading
- Melencolia
- Long Night
- Swallow
- Colored Pain
- Scorched Flesh
- Salivate
- Shiver
- Barely Buried Body
- Ghost
- No Love
- Barely Buried Love
- Saudade