Whispering Sons – The Great Calm

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Style: Post-Punk / RockAnnee de sortie: 2024Label: [Pias]

3ème album des belges de Whispering Sons, The Great Calm est un album inévitablement attendu au tournant tant les deux premiers albums du groupe étaient marquants et ont permis de mesurer le caractère atypique et singulier de cette formation déjà importante (et je ne dis pas ça uniquement parce que la chanteuse est le sosie de Paul Mirabel).

Et ce disque va présenter (en apparence tout du moins) une facette un peu moins frondeuse, plus nuancée, s’éloignant un peu du post-punk et de la cold-wave comparativement à ce que proposait le groupe sur ses précédents opus, sans qu’il soit heureusement uniquement question de diminution de tempo (et de « calm » donc) tout au long de l’album. On se réjouit en effet de retrouver intacte la faculté du groupe à « s’énerver » et accélerer le propos comme sur l’excellentissime « Walking, Flying » qui démarre plutôt gentiment avant de voir Fenne augmenter le débit progressivement, de même que sur « Dragging ».

Il y a néanmoins des morceaux qui font davantage la part belle à cette facette plus apaisée c’est vrai, comme le magnifique « Cold City » avec ce synthé envoutant, auquel se mêle la voix splendide de l’androgyne Fenne ou les ballades « Balm (After Violence) » (sur lequel la dissonnance prend progressivement la place) et « Still Disappearing » sur lesquelles le tandem Piano/Voix s’avère ensorcelant sans même parler de l’intervention inédite d’un saxophone sur ce dernier. Il y a aussi dans ce registre « Oceanic » première chanson d’amour du groupe, un titre dont la sobriété musicale va de pair avec la gravité de la voix de Fenne qui répète « She’s the One and I Love Her » à l’envie.

Whispering Sons se montre aussi toujours capable de faire brillamment évoluer ses lignes mélodiques de guitare pour les amener de la dissonnance vers la mélodie la plus vénéneuse à l’image du monstrueux « Something Good » qui se termine en apothéose jouissive à cet égard (et qu’on aurait bien étiré d’une minute pour encore mieux savourer) ou sur le presque sautillant et bien rock « The Talker ».

Ce mélange entre émotions, accélérations/coups de colère (« Poor Girl », morceau le plus « violent » de l’album sur lequel Fenne distille encore une fois tellement d’émotion), mélodie et dissonance, est à la fois subtil et parfaitement géré : c’est d’ailleurs ce qui rend l’album difficile à aborder en écoutant des titres isolément. L’enchaînement des titres sur la tracklist est en effet parfait et propice à laisser justement « couler » l’ensemble de l’album pour bien s’en imprégner.

Les belges évoluent donc, et l’on ne saurait s’en plaindre tant ils le font toujours avec intelligence et une grande cohérence par rapport à leur passé qu’ils ne renient absolument pas chemin faisant. Et l’on est toujours aussi envouté et sous le charme de notre côté.

Loin d’être une déception, The Great Calm est vous l’avez compris rien de moins qu’une éclatante consécration pour Whispering Sons et clairement déjà un indispensable de l’année.

Tracklist :
01 – Standstill
02 – Walking, Flying
03 – Cold City
04 – Dragging
05 – Something Good
06 – Still, Disappearing
07 – The Talker
08 – Balm (After Violence)
09 – Poor Girl
10 – Loose Ends
11 – Oceanic
12 – Try Me Again

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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Commentaire

  1. RBD says:

    Je t’en voudrais longtemps d’avoir évoqué Paul Mirabel, je ne vais plus voir que sa mine horripilante dès que je vais écouter cet album – mon compatriote Montpelliérain m’insupporte. Alors même que ce volume 3 va probablement pas mal m’occuper dans les prochains temps : c’est un album très varié qui emmène par une suite d’émotions variées, qui ne sont ni les mêmes ni très différentes de ce que les deux précédents avaient chacun exploré. Une forme de dépassement plutôt que de synthèse, qui emprunte en effet la voie du Rock.

    Je pense aussi qu’il est plus abordable pour le mélomane moyen, ce qui est bien pour un groupe qui veut maîtriser sa progression et bannir toute redite d’une étape à l’autre. De fait, c’est assez excitant de suivre un groupe sur une carrière aussi évolutive, et d’adhérer à chaque étape. Cela rappelle certains grands classiques dont ils se rapprochent inexorablement, de fait.

    Pour l’instant toutes les dates programmées évitent le Midi, espérons qu’ils reviendront quand même nous voir dans les prochains mois.

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