Rien de tel qu’un album pour frémir en plein mois d’août ! Mekigah vient d’Australie et sort avec ce To Hold Onto A Heartless Heart son cinquième album en seize ans d’existence, un album destiné aux oreilles averties !
Car c’est du côté de la bizarrerie sonore et de la distorsion que s’oriente Mekigah. Du haut de son (presque) quart d’heure, « Collapsing Under » joue avec nos nerfs, mixant effets noise, synthés ambient/atmosphériques, voix imperceptibles (pouvant rappeler l’esprit d’un Leviathan) ainsi que des envies indus rappelant Godflesh. Du piano puis une rythmique biscornue avec des vocaux trafiqués nous accueillent ensuite sur « Broken Rhythm Pressure », un titre portant bien son nom tant il est compliqué à suivre tandis que la tension demeure, les textures sont ici tantôt éthérées, tantôt très irritantes (avec même l’impression d’être sur un chantier).
Un peu comme s’il voulait transformer les quelques zones d’éclaircies (pour ne pas dire mélodiques) en cauchemar, Mekigah cherche clairement à défier l’auditeur par ses déformations sonores s’accompagnant d’ondes effrayantes (mention à l’éprouvant « An Infinitesimal Difference », complètement ambient nauséeux).
Si l’on est en droit de rester hermétique à cet univers si particulier (notamment le difficile « It Hisses So », essentiellement composé de dysrythmies), on ne pourra pas reprocher à Mekigah de proposer quelque chose hors des clous et personnel. Destiné aux téméraires et aux amateurs de sensations auditives incongrues voire désagréables (ça existe).
- Collapsing Under
- Broken Rhythm Pressure
- Away Drifting From
- An Infinitesimal Difference
- It Hisses So
- Eyes Glazed Over