Oceansize est aujourd’hui un des meilleurs représentants d’une nouvelle forme de rock progressif anglais piochant depuis une dizaine d’années dans des influences metal (voir aussi Porcupine Tree, Pure Reason Revolution, Biffy Clyro, Amplifier et pourquoi pas Muse). Pink Floyd qui piquerait des riffs à Black Sabbath, et pas le contraire, avec 30 ans d’évolution du son rock en prime, les anglais élaborent depuis Effloresce en 2003 une discographie cohérente et incontournable pour tout amateur du genre.
Après un EP présentant la face la plus douce possible du groupe sorti l’année dernière, Self Preserved While The Bodies Float Up était annoncé par le groupe lui-même (voir notre interview) comme revenant vers le son des morceaux les plus influencés par le metal du groupe. Et effectivement, quand « Part Cardiac » démarre, on se dit direct qu’Oceansize a repris du poil de la bête. Ce morceau est composé de gros riffs lents, graves et pesants débordant de larsens, qui font carrément sludge, mais ce sont bien les vocalises de Mike Mennart qui viennent se superposer dessus, et le mélange en fait un morceau audacieux et marquant.
La surprise sera finalement de courte durée, cet album n’est pas un revirement occulte, ce premier titre n’est qu’un clin d’œil et la suite propose ce qu’Oceansize sait faire de mieux, avec il est vrai quelques morceaux plus bourrus que la moyenne de leur répertoire, dont les 2 suivants, un « SuperImposer » en forme d’hymne rock progressif métallique puis « Build Us a Rocket Then… » tout aussi puissant mais beaucoup plus barré, basé sur des riffs en contre-temps.
La tension se relache ensuite pour explorer le panel de variations auquel le groupe nous a habitué, avec cette approche progressive qui les fait toujours éviter la facilité. Les mélodies restent alambiquées, et on peut s’attendre à des morceaux très différents les uns des autres, même si tous les ingrédients qui font la musique du groupe, la voix mélodieuse de Mike Mennart, le jeu de batterie éloquent, les arrangements à 3 guitares et claviers, sont de retour et on reconnait à chaque fois la touche Oceansize très facilement.
Bien leur a pris donc de séparer les morceaux les plus doux du lot pour les réunir sur l’EP Home & Minor sorti l’année dernière mais issus de la même session d’enregistrement, car cela apporte une connotation plus « agressive » à Self Preserved qui personnellement me convient. Même si l’EP est joliment composé, ça fait du bien de ne pas les voir sombrer dans le douceâtre et revenir vers ce qu’ils savent faire le mieux, d’autant que ce nouvel album n’est pas pour autant dénué de ballades, la partie centrale de l’album est plus appaisée, dès « Oscar Acceptance Speech », qui semble doux avec ses pianos jazzy entrelacés mais se révèle un titre imparable avec son crescendo vers un break metal au riff cabossé génial qui aboutit sur un final sur fond de violons. Les guitares bluesy léthargiques de « Ransoms » et la pop atmosphérique « A Penny’s Weight », laissent ensuite place à des morceaux entre deux eaux, alternant grosses guitares et moments apaisés.
Un autre album de rock progressif de qualité, bien joué encore une fois les rosbifs! Les amateurs s’y retrouveront largement.
http://www.myspace.com/oceansizeuk
01. Part Cardiac
02. SuperImposer
03. Build Us a Rocket Then…
04. Oscar Acceptance Speech
05. Ransoms
06. A Penny’s Weight
07. Silent/Transparent
08. It’s My Tail and I’ll Chase It If I Want To
09. Pine
10. SuperImposter
Vennart, pas Mennart. ;-)
J’aime bien cet album, mais je le trouve beaucoup moins attractif que les autres… j’ai eu plus de mal à rentrer dedans et m’y installer… maintenant que c’est fait le charme opère, mais le côté offensif de ses prédécesseurs (charme offensif, oui je sais c’était facile) manque un peu, il manque les titres qui scotchent d’entrée et retiennent l’attention… réservé à l’auditeur patient donc, et j’espère qu’il en reste car Oceansize reste un des meilleurs combos dans le genre.
j’apprécie de plus en plus cet album que j’ai trouvé vraiment soporifique aux premières écoutes. Comme d’habitude avec ce groupe, il faut un certain temps d’adaptation afin de déceler les nombreuse richesses dont il regorge ! On est pas encore au niveau d’excellence d’un Everyone into position mais certaines compos comme Silent/Transparent ou encore Oscar Acceptance Speech rassurent quant à la capacité du groupe à nous faire vibrer et nous enchanter. Pas de fausse note donc si ce n’est la qualité de la prod’ plutôt moyenne et manquant de puissance notamment sur les morceaux les plus énervés; défaut qui s’estompe au fur et à mesure des écoutes et de son appréciation.
je vais aussi dans le sens des comms du dessus sur le fait qu’il faut comme d’hab un temps d’adaptation, ce n’est jamais immédiat chez oceansize! mais celui-là m’a peut être pris encore plus longtemps que d’habitude, il faut vraiment bien connaître les morceaux pour rentrer dedans je trouve, mais un fois que c’est fait chaque écoute est meilleure!
toujours autant d’émotion, de montée psyché ou atmosphériques, de parties plombées, de passages plus pop, bref, de la valeur sûre et du solide!
La seule chose je j’espère maintenant c’est ENFIN pouvoir les voir sur scène….allez une tournée française;, même mini svp, et pas que un passage à Paris!