Après cinq albums, Tesseract continue de peaufiner son « djent » sur War of Being. S’il n’est pas aussi immédiatement accrocheur que Sonder, ce dernier opus montre un groupe s’affranchissant des sentiers battus et explorant des sonorités plus diverses tout en conservant sa maîtrise de signatures rythmiques complexes et une production crystalline.
Les assauts de djent purs, ces riffs saccadés inspirées de Meshuggah, laissent souvent la place à des entrelacements d’atmosphères délicates et des envolées vocales maîtrisées. Le chant de Daniel Thomson n’a d’ailleurs jamais été aussi bon, puissant et voltigeant d’émotions d’un extreme à l’autre. Ecoutez l’impressionnant travail vocal sur « Legion ». Cette maturité nouvellement acquise est particulièrement évidente dans l’odyssée de onze minutes du single « War of Being ». « Echoes » livre un hymne punchy on ne peut plus efficace tandis que « Nocturne » vous entraîne dans un voyage introspectif avec sa beauté aérienne. Si tous les titres n’atteignent pas les sommets, l’ensemble se veut cohérent et captivant, explorant les thèmes de la dualité, du doute et de la résilience à travers une narration instrumentale.
War of Being n’est pas une réinvention, mais une avancée confiante pour Tesseract. Il met en lumière un groupe qui perfectionne son art et injecte des idées fraîches dans un son établi. S’il ne vous capte peut-être pas instantanément, l’album révèle sa profondeur et sa sophistication au fil des écoutes répétées, laissant une impression durable.