A l’heure où la publicité trompeuse (et non plus mensongère comme on continue improprement à la dénommer) est presque devenue une norme, il est bon de pouvoir mettre entre parenthèses sa tendance à la suspicion systématique en découvrant des groupes qui promettent démons et merveilles funestes sans se désister au dernier moment afin d’aller au bout de la démarche qu’ils se proposent de mettre en oeuvre, aussi néfaste soit-elle.
Coldworld. The stars are dead now. Quoi de plus explicite ? A quoi s’attendre sinon à une descente dans les bas-fonds de l’âme ? Qu’espérer de plus que de se retrouver justement là où il n’est plus permis d’espérer ?
Black metal froid et suicidaire. Voilà comment Ancient Dreams présente son rejeton teuton ; et on ne saurait leur donner tort tant chaque mot considéré dans toute sa dimension correspond à l’entité Coldworld.
L’œuvre a déjà fait l’objet d’une première réédition depuis sa sortie initiale en janvier. Depuis mars, on a donc droit à 2 titres bonus et un nouvel artwork.
Tout ce que l’on peut (sa)voir de l’unique membre (Georg Börner) à l’origine de ce nid d’hymnes gracieusement salaces qui nous ouvrent les voies vers un néant par trop attirant se résume à la présomption d’avoir affaire à un fort jeune individu qui ne « paie pas de mine » et souhaite rester aussi anonyme que sa musique est profonde. On pense bien sûr à Burzum ou Xasthur dans leurs parties les plus atmosphériques et décharnées. Cependant, à l’écoute du premier (et plus beau) titre This empty life, je ne peux m’empêcher de faire une audacieuse analogie avec l’adagio de Barber tellement la déchirante mélodie transporte et donne le frisson. L’instrumental The old ghost in the well sait, de manière simple et non simpliste, instaurer une ambiance qui n’est pas coutumière du style invitant à un voyage qui me paraît lorgner du côté de l’Asie des forêts moites et sombres par leur densité : je ne serais d’ailleurs pas choqué de voir figurer ce titre sur la BO d’un Dark Water par exemple. Pour les 2 pelés et 1 tondu qui connaissent le groupe, sachez qu’on est également en présence d’ambiances prodiguées par d’autres américains grands amateurs de mélodies « joyeuses » : Nae Blis.
On l’aura compris, la comparaison avec les illustres norvégiens et américains n’entraîne pas ipso facto une assimilation pure et simple au vu du talent de composition et de la personnalité déjà propre à mon sens de ce très jeune groupe.
Avec la sortie de ce The stars are dead now suivie de près par celles de Sterbend et Anti (chroniques à venir), l’Allemagne se positionne sur la première marche du podium au rayon « cordes, cachets qui font dormir et gilette rouillée ».
- this empty life
- hate
- cancer
- suicide
- the old ghost in the well
- dead stars
- ragnarök
Très bonne découverte Darky!
Un cd qui tourne régulièrement chez moi, même si effectivement la qualité d’un This Empty Life n’est pas égalée par les autres titres.
cékidon PA O_o ?
Hum oui évidemment… Ton ancien et occasionnel pourvoyeur de black metal sur VS.
ah bienvenu saty !! :DD
Quelqu’un sait où acheter ce CD?
j’ai contacté le gus en personne il n’en a plus, il m’a suggéré de voir chez une VPC allemande http://www.ancientdreams.de
bonne chance…
Arggg, apparemment il est « sold out » chez eux également…
très surpris de voir ce bel objet chroniqué ici, fait plaisir ! j’approuve d’ailleurs cette chronique, mais j’aurais mis une note plus haute (18/20). Vraiment un excellent album dont j’ai chopé la réédition chez cold dimensions (rêvez pas ils ne l’ont plus), acheté au hasard et émerveillé par tant de qualité inattendue !
There is another great release on Ancient Dreams Records called « Vargnatt – Wintergrab » http://www.ancientdreams.de