Tragiquement décédé le 7 mai dernier, Steve Albini n’aura donc pas vécu la sortie d’Oath, treizième album de Mono. Les japonais, Maîtres es post-rock, avaient ici collaboré une fois de plus avec le légendaire producteur, ils verront donc la célébration de leur vingt-cinquième anniversaire sous un triste jour avec ce nouvel album, sortant conjointement chez Temporary Residence Ltd et Pelagic Records.

Mono nous plonge une fois de plus dans un post-rock de haute volée, proposant une version maintes fois copiée mais jamais égalée. Dans la droite lignée de son Pilgrimage Of The Soul (2021), le groupe propose un voyage des sens tout en délicatesse, construit autour d’atmosphères planantes et émotionnelles tout en parvenant à trouver un équilibre entre notes de guitare cristallines s’intensifiant parfois, instruments classiques et sons synthétiques enrobant souvent le tout d’un voile de douceur.

Une fois de plus, il n’y a qu’à se laisser porter par ces paysages sonores où l’on passe d’une contemplation presque minimaliste avant de lentement monter en puissance via des explosions (in the sky) créant à chaque fois les frissons attendus (« Run On », « Time Goes By »). Et si cela ressemble fortement à la recette de base du genre, le quartet tokyoïte montre toujours sa singularité, notamment via de nombreuses phases ambient méditatives où la blancheur immaculée d’un paysage hivernal semble se dresser devant nous.

Toujours à mi-chemin entre tristesse et euphorie, Mono prouve une nouvelle fois avec Oath qu’il se place au sommet de la scène post-rock mondiale. On ne peut que les remercier pour cette bulle de tranquillité au milieu de l’océan de tension et de violence actuel, une douce introspection faisant beaucoup de bien.

1. Us, Then
2. Oath
3. Then, Us
4. Run On
5. Reflection
6. Hear The Wind Sing
7. Hourglass
8. Moonlight Drawing
9. Holy Winter
10. We All Shine On
11. Time Goes By