Gojira – The Way of All Flesh

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Style: death gojiresqueAnnee de sortie: 2008Label: Listenable

Après un parcours sans faute et 3 albums impeccablement réussis, il était bien normal que le groupe landais, devenu un des acteurs majeurs du métal extrême international, soit attendu au tournant et que beaucoup, tels des rapaces assoiffés de sang, guettent la chute du colosse pour se repaître de sa carcasse fumante. Et bien c’est raté, la baleine volante est en vie, bien en vie, et plutôt en forme. Même si The Way of all Flesh n’est pas pour autant un album parfait, ce n’est pas encore en 2008 que l’on pourra cracher à loisir sur ce groupe alors gardez donc vos glaviots pour une autre fois bande de mécréants !

En fait cet album ne marque pas de grand changement dans le style du groupe, on retrouve ce death métal moderne, qui repose toujours sur des rythmiques tonitruantes et sur une cadence et une synchronisation d’exécution toujours aussi impressionnantes (je ne m’attarde pas sur la batterie, mais le niveau de jeu de Mario Duplantier est une fois encore sidérant).
Il y a bien le titre « A Sight to Behold » qu’on pourrait presque rapprocher du travail de Sup, avec vocaux vocoderisés et rythmique faussement guillerette, qui réussit tout de même à surprendre. Mais passée la surprise ce titre vraiment excellent trouve parfaitement sa place dans le catalogue des titres bizarres de Gojira, qui font aussi partie du répertoire du groupe (notamment sur le premier album Terra Incognita, souvenez-vous).

Tout n’est pas parfait, je le laissais entendre en début de chronique, et quelques titres moins réussis et plus anecdotiques viennent quelque peu entacher la superbe de cet album. Je pense par exemple au très commun « All the Tears » un peu fatigant avec sa répétition d’harmoniques sifflées, ou au featuring très décevant de Randy Blythe excellent vocaliste de Lamb of God sur un « Adoration for None » dont j’attendais beaucoup plus de mordant (et là encore on abuse un peu des harmoniques sifflées). Idem pour la transition un peu trop brutale entre le léger « A Sight to Behold » et le lourd « Yama’s Messengers » ou le passage rampant presque autocaricatural sur « Wolf Down the Earth ».

Mais Gojira réussit encore, tout en conservant son style caractéristique à nous pondre de véritables joyaux qui entreront sans doute au panthéon des meilleures compositions du groupe. On pourra citer « Oroborus », « Toxic Garbage Island », « Esoteric Surgery » ou « Vacuity » (qui a ses détracteurs, dont je ne suis pas). Mais le gros morceau de l’album, LE bijou absolu de The Way of all Flesh, c’est incontestablement « The Art of Dying », morceau fabuleux que je ne chercherai même pas à disséquer (tout juste noterais-je une légère influence Meshuggienne plus prégnante qu’ailleurs) mais dont la puissance émotionnelle n’a d’égal que sa jouissivité – quoi ça se dit pas ? – magistrale. Ce morceau shamanique de pourtant 9min53 est tellement prenant, varié, puissant, orgasmique, que vous allez adorer perdre ainsi près de 10 minutes de votre vie. LE PIED intégral qui envoie valser les quelques déceptions évoquées plus tôt et qui justifie à lui seul l’achat de cet album.

Le tout se présente à vous dans un écrin, comprendre une production, assurée par Joe et un mix confié à Logan Mader (ex guitariste de Machine Head) qui confère une puissance monstrueuse aux compositions du groupe.

On tient donc là un nouvel album de grande qualité, qui aurait simplement gagné à mon avis à être allégé de quelques parties un peu en dessous… Toujours est-il qu’il en faudrait bien plus pour que The Way of all Flesh démérite dans la discographie de ce groupe d’exception…

  1. oroborus
  2. toxic garbage island
  3. a sight to behold
  4. yama’s messengers
  5. the silver cord
  6. all the tears
  7. adoration for none
  8. the art of dying
  9. esoteric surgery
  10. vacuity
  11. wolf down the castle
  12. the way of all flesh
krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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17 Commentaires

  1. Herwegh Nicolas says:

    Cet album est tout simplement une grande leçon, une fois de plus de la part de Gojira. Ils confirment une fois de plus leur statut de leader français voire européens. The Way of All Flesh est sans doute leur meilleur album en ce qui me concerne.

  2. Albedo says:

    Petite précision: le featuring a lieu sur « Adoration For None », et non pas sur « All The Tears ». Sinon, excellent album, qui aurait pu sortir entre The Link et FMTS. Pas déçu le moins du monde. 18/20.

  3. krakoukass Krakoukass says:

    Bien vu Albedo, j’avais inversé les 2 titres. C’est corrigé, merci!

  4. fuzo says:

    Si les parties dont tu parles dans ta conclusion sont à l’avenant, c’est qu’elles sont plutôt bonnes non ?

  5. jonben jonben says:

    Ca reste rès bon mais moins bien globalement pour moi, j’aime pas la première moitié de « A Sight to Behold », certains morceaux me semblent plus faibles, mais il y a quelques titres énormes, les premiers, et surtout « The Art of Dying » effectivement.

  6. damien luce says:

    J’ai du mal avec ce nouvel album de gojira, j’ai un gros soucis avec le son global de l’album. En fait, je le trouve moins percutant, alors il est un peu plus « organique » mais bon je n’accroche pas trop. Le morceau qui se détache du lot est « the art of dying » c’est clair.

  7. Uter says:

    Un groupe français surestimé, çà ne vole pas bien haut.

  8. shaq says:

    Excellent album qui, s’il est vrai, contient des morceaux plus faibles, nous offre aussi de purs moments de jouissances auditives, davantage pour ma part que FMTS. Je lui aurais collé un Yeah! sans hésiter. Quant au commentaire juste au-dessus, il ne fait que prouver une fois de plus la grande sagesse de l’élite métallique. Plus un groupe vend, plus il est sur-estimé. L’équation est logique et sans appel, bravo.

  9. pearly says:

    bah, on peut tout de même penser qu’un groupe est surestimé et qu’il y a bien mieux un peu partout sans que ce soit par pure mauvaise foi !
    Il y a un paquet de gens qui le pensent, avec des arguments solides qui leur appartiennent, aussi valables que nos arguments clamant les qualités du groupe…
    M’enfin, j’ai bien un de mes grands amis qui trouve ça littéralement à chier.. et je me garderais bien de lui dire de se décrasser les oreilles ou de refaire sa culture, sur ce point je peux plutôt fermer ma gueule.
    Bref, album décevant pour ma part, trop le cul entre deux chaises, à gauche celle de leurs acquis, sans renouvellement sur le fond, et à droite celle des tentatives d’expérimentations, assez sommaires qui font vite plouf .
    Finalement, j’apprécie l’album dans tous les moments où je suis en terrain déjà archi-connu. Mais je l’oublierai relativement vite…

  10. shaq says:

    Je suis d’accord Pearly, mais sur-estimé ça veut dire quoi, finalement ? Sans doute y a-t-il des groupes qui mériteraient la reconnaissance mais bon, on ne peut pas tout découvrir, tout écouter, tout mettre en avant ! il ne faut pas oublier que Gojira a forgé sa réputation sur la route, qu’à la limite eux n’ont rien demandé sinon jouer et donner du plaisir… sors un bon album et laisse ta place au suivant, c’est ça la politique underground ?

  11. pearly says:

    Mais, je n’ai jamais rien dit de tel.
    je dis juste qu’on peut très bien trouver que Gojira est nul, et donc, c’est la suite logique, estimer qu’il est surestimé.
    il ne faut pas voir dans les critiques adressées à un groupe une généralité, et donc ne pas voir dans celles adressées à un groupe connu un simple défoulement de bile envers tout ce qui « vend ».
    Bref je ne parlais absolument pas d’underground, de règles, ou quoi que ce soit.
    Si non, bien, d’accord, ils ont forgé leur succès sur la route, sur les petites salles à répétition, et n’ont rien demandé. En ça, c’est mérité, au moins humainement.

  12. shaq says:

    Trouver un groupe nul est normal, nous n’avons pas tous les mêmes goûts, il y a des groupes vraiment adulés que je trouve à chier, il y a même des scènes entières que je ne supporte pas. C’est le « surestimé » qui me fait tiquer, ça ne veut rien dire, c’est insulter les auditeurs, accorder de l’importance à ses goûts et dénigrer ceux des autres. Bref, si les commentaires « à la Metalliens » commencent à envahir Eklektik sans être reprochés, je saurais quoi faire.

  13. krakoukass Krakoukass says:

    Je suis assez d’accord avec Shaq. Malheureusement il est illusoire d’espérer que les gens arrêtent de considérer leurs goûts comme les seuls valables…

  14. pearly says:

    Mais, krakou, ça va dans les deux sens
    je veux dire, dire qu’un groupe est génial n’est pas un goût plus valable que de dire qu’on trouve ça nul. parler d’un succès mérité ne l’est pas plus que de parler d’un succès immérité
    Bref, je veux surtout dire qu’en disant qu’ont trouve ça à chier et surestimé, on n’a pas un avis plus radical et déplacé qu’en disant que c’est génial en tous points.

  15. 1ternot2baz says:

    et bien moi je trouve cet album mi-estimé, c’est à dire moyen !!!

  16. jéjé says:

    Il y a de ça 15 ans environ, sortait Sublime Dementia de Loudblast. Je me rappelle alors le journaliste de Hard rOCK MAG qui se sentait obligé de se justifier tant il était élogieux sur l’album: il ne voulait pas que cela passe pour du cirage de pompe, de la corruption.
    Les premiers avis lus sur un autre site donnait une moyenne de 19/20, beaucoup n’osant mettre 20 car « la perfection n’existe pas ». Et là, après l’avoir écouté, je suis beaucoup plus de l’avis des forumeurs/chroniqueurs de ce site; à savoir un album bon mais loin d’être parfait ou irréprochable.

  17. Manu says:

    Cet album a le mérite d’exister, quelques ambiances et textes dont « yama’s messengers » « the art of dying » sont de bonne facture. Pour le reste cet album n’est pas à la hauteur de mes espérances, les deux premiers méfaits (terra incognita, the link) restent selon moi de très bonnes références, mais je doute que ce soit vraiment le cas avec ce dernier album.

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