Le hardcore a souvent eu des préfixes, qu’ils soient pour des courants maintenant genres à part entière ou bien les mélanges de genres dont se revendiquent certains groupes pour essayer d’apporter une certaine originalité. Arrivent dans cette catégorie les jeunots d’Atlas et leur « northcore », une appellation provenant de leur provenance (oui), la Finlande. Une étiquette qui souligne des influences locales dans leur hardcore ?
Pas vraiment non. Primitive, leur premier album sonne en réalité comme un mélange de tout ce qui marche en terme de metalcore grand public. Résolument moderne, le son des finlandais possède un gros impact basé sur une production forcément imposante et froide comme le suggère son étiquette. En ce qui concerne les compositions, celles-ci mêlent donc chant hargneux sur riffs mécaniques tandis que les chorus à chant clair viennent enrober le reste de sucre (glace).
Ainsi, dès « Skinwalker », le ton est donné. De ses couplets musclés jusqu’à ses refrains fédérateurs, le metalcore des finlandais est calibré pour la scène, évoquant Architects comme Bring Me The Horizon. Le vocaliste a d’ailleurs dû lire « Le Petit Oli Sykes illustré » tant son chant arraché sonne identique à celui du groupe anglais (sur « Pareidolia » notamment). Malgré une utilisation trop systématique du refrain mélodique, Primitive possède une ambiance, certes vue et revue dans des wagons d’albums djent/metalcore, mais qui se révèle souvent efficace. Ainsi un titre comme « Bloodline » – qui voit la participation d’un certain Ben English qui d’après Google est acteur porno ou chanteur d’Invent Animate, aucune idée duquel il s’agit – marque des points en mettant au rebut le chant clair, montrant qu’en misant sur le tout-brutal, Atlas prend une autre dimension (le final « Rust » s’en tirera tout aussi bien).
En bref, Primitive est un album de metalcore moderne et mélodique, pardon de northcore, qui brouille un peu les pistes, débutant comme un album pour minettes avant de filer vers le brOOtal deathcore. Malgré quelques facilités et des refrains parfois un peu trop calibrés, on a ici un album immédiat et divertissant qui devrait facilement séduire les amateurs du genre.
- Skinwalker
- Feel
- Kaamos
- On Crooked Stones
- Primitive
- Pareidolia
- Pendulum Swing
- Bloodline
- Rust