Les étiquettes musicales peuvent parfois paraître trop simplistes ou inversement trop maniérées à vouloir plus expliciter le contenu d’un album. Pour ce Stasi d’Apnea, le genre « cinematic sludge » apparaît comme adéquat dès la vision de sa superbe cover (signée Alex Le Mouroux), une photo en noir et blanc exprimant dans son minimalisme une forme de désespoir urbain.
Le contenu de Stasi est bien dans les tonalités de son artwork. Débutant par une intro atmosphérique plutôt irritante (composée par Andrea Fioravanti de Postvorta), les hostilités commencent réellement sur « Resina » qui apparaît comme un mélange bien dosé de post-metal façon Neurosis/Cult Of Luna et de (gros) crust épique à la manière de Fall Of Efrafa ou de Light Bearer. La rage explosive (deux chanteurs, dont un allant dans du sacré growl, se partagent le micro) se mêle donc ici à la désolation tout en y incorporant naturellement une certaine sensibilité.
Les atmosphères cinématographiques annoncées sont bien là jusque dans les deux derniers titres, mouvantes tant dans leurs phases de fracas que dans leurs progressions plus délicates. Aussi glauque que douloureux tout en conservant une capacité d’accroche optimale grâce à une belle gestion de la pesanteur, Stasi est une excellente carte de visite de la part de ce jeune groupe italien à suivre.
- Liberty Will Never Perish
- Resina
- Under Oath
- Cul-de-Sac