Un petit guilty pleasure ça vous dit ? Tu le sais sûrement cher lecteur, depuis le temps qu’on se connaît, le heavy, power metal et autres chouineries suraiguës, ce n’est vraiment, mais alors vrrrraiment pas ma came. Mais comme je suis quand même un petit peu ouvert je tente régulièrement pour voir et peut-être avoir la révélation sacrée. Dernière tentative en date, le dernier Iron Maiden : j’ai tenu 3 minutes en zappant les différents titres. Impossible pour moi d’accepter (je ne parle même pas de la production antédiluvienne et d’ores et déjà datée) le chant de Dickinson. Le constat est fait sans mépris aucun de ma part, mais les choses sont ainsi concernant mon rapport à ce genre de musique.
Mais voilà qu’une nuit d’insomnie et d’errance sur le Oueb m’amène à cliquer sur un extrait du nouveau Powerwolf (dont j’avais pourtant de prime abord réglé le cas, rien qu’en regardant la pochette kitschissime, oubliant au passage que mon regretté confrère Monster avait en son temps chroniqué l’excellent premier album de cette troupe). Et là, boum. Mais dis-donc c’est entraînant cette affaire-là! Et me voilà donc à m’enquiller de A à Z cette nouvelle offrande des loup-garous teutons formés en 2003 et qui en sont quand même à leur 6ème album avec ce Blessed and Possessed. Après survol et écoute rapide de quelques autres albums, il apparaît assez rapidement que ce nouvel album s’inscrit dans la parfaite continuité des précédents. Le changement et l’innovation ne font pas partie du registre de ces allemands, qui maîtrisent leur recette et gardent leur cap.
De quoi s’agit-il donc? D’un power-metal typiquement allemand, super accrocheur, aux refrains scandés, mais avec un chanteur (Attila Dorn) qui a la bonne idée d’utiliser un registre vocal, certes théâtral et symphonique, mais néanmoins viril et pas du tout aigu. Voilà sans aucun doute ce qui a fait opérer un certain charme sur ma pomme. Rien ne manque, les chœurs virils et dramatiques (« We are the Wild »), les solos endiablés, les paroles en latin (« Sanctus Dominus » et ses « Allelujah! ») et les passages de synthé/orgue kitschissimes, le tout puissamment produit par Fredrik Nordström.
Et même si on a en outre immanquablement l’impression d’entendre parfois 11 fois le même titre kitsch, et que ça peut donc taper sur le système au bout de 5-6 titres, la musique de Powerwolf est tellement entraînante et efficace qu’il est presque vain d’espérer résister. Je ne peux pas m’empêcher de me revoir un bon paquet d’années en arrière, prendre avec stupeur et quand même un certain embarras, un pied pas possible à écouter en boucle le Wishmaster de Nightwish. Je retrouve en effet chez Powerwolf ce côté frénétique et jusqu’au-boutiste, qui m’avait tant plu chez les finlandais (le temps d’un seul et unique album, je précise).
Certainement un album mineur pour le genre (les spécialistes le confirmeront certainement), voilà donc peut-être un album capable de séduire les plus rétifs à ce genre de musique (clique! clique donc!). En tout cas le charme a clairement opéré sur moi vous l’avez compris et cet album sera sans aucun doute mon grand plaisir coupable de l’année.
Tracklist :
01 – Blessed & Possessed
02 – Dead Until Dark
03 – Army of the Night
04 – Armata Strigoi
05 – We Are the Wild
06 – Higher Than Heaven
07 – Christ & Combat
08 – Sanctus Dominus
09 – Sacramental Sister
10 – All You Can Bleed
11 – Let There Be Night