Auteurs d’un premier album très prometteur – une usine à riffs bien black aux accents un poil thrashisants , les petits français reviennent achever leur auditoire avec ce très attendu Upheaval of the Soul.
« To conquer the night, and to become the night… A.M.S.G. » annonce le livret à l’ouverture du jewelcase. En ouvrant le dit livret, on trouve en son cœur une photo live du groupe (d’ailleurs assez énorme à voir en live, si vous avez l’occasion!) flanquée d’un « Death is the puberty of the soul ». Bien, le ton est donné, Christicide nous offre donc son voyage de l’âme.
L’embarquement se fait d’emblée avec un début in medias res qui aspire dans l’album au moyen d’un riff tournoyant non différent de ceux qu’on pouvait trouver dans l’album éponyme. Le premier constat se fait rapidement: « oh putain la prod! ». Si Christicide garde ici sa signature riffique, la prod est en effet bien meilleure et bien plus équilibrée que sur le précédent opus sans pour autant ôter le côté noirâtre à l’album. Le mur de guitare est bien présent mais laisse de l’espace sonore à une batterie cognée sans pitié mais travaillée tout en finesse par notre compatriote auvergnat Ardraos (Sühnopfer, live session pour Aorlhac et maintenant Peste Noire entre autres). Deuxième constat: « ah ouais la voix! ». Si le chant de Scars était (pour moi) un des rares points moins satisfaisants de la formation, sa voix est ici mieux exécutée, mieux mixée et offre surtout plus de variété. On a même droit à des chœurs incantatoires de plus en plus présents dans les groupes de black actuels (même si aucun ne le fait mieux que Von Meilenwald dans The Ruins of Beverast) à la fin du premier titre.
La première claque passée, l’album s’écoule comme le monolithe sans concessions qu’il est. Christicide manie le rouleau compresseur à la manière d’un Katharsis ou d’un Funeral Mist, sans pour autant que leurs blacks ne se ressemblent. Upheaval of the Soul sent le charnier comme un album d’orthodoxe mais manie les ambiances sans artifice ni étirement excessif des structures tout en gardant le côté in your face du raw black.
A l’écoute de l’album on n’est pas étonné de lire en interview que les membres du groupe apprécient le death. Entendons-nous bien, Christicide ne fait pas du death loin de là, mais on retrouve chez eux un feeling un peu semblable au death dans l’exécution. En bref, la formation ne ressemble à rien d’autre et ça c’est quand même foutrement appréciable en 2013.
L’album ne perd ni en intérêt ni en homogénéité au fil des écoutes, enchaînant les hymnes black soigneusement calibrés et puissants. « Demon’s Breath » utilisée pour la preview de l’album n’est pour moi pas la meilleure même si elle reste très bonne. Le morceau éponyme est une excellente entrée dans l’album, on notera « Black Knowledge » pour son côté rouleau compresseur, « Solitude with the Devil » pour son riff ensorceleur et son excellente gestion du rythme, « I was Able to Guess » pour l’aspect tournoyant des grattes et « Ominous Numinous », final apocalyptique et monumental qui offre une excellente performance vocale et de bonnes incursions de la basse.
Un album équilibré, sans faiblesse ni faute de goût et qui porte à maturation toute la personnalité du groupe: ça valait vraiment le coup de l’attendre!
http://www.youtube.com/watch?v=UYMZGYBlcOU
Tracklist :
1) Upheaval of the Soul
2) Black Knowledge
3) Solitude with the Devil
4) I was Able to Guess
5) Demon’s Breath
6) Omnious Nulminous
SUPERBE album, tellement supérieur au premier album à mon avis! On l’a attendu longtemps mais ça valait la peine! Comme tu l’as très bien écrit, leur black est original (ces riffs tournoyants) tout en ayant conservé l’énergie propre au genre. Impressionnant. L’un des albums de l’année.
Je l’ai attendu très longtemps et je ne suis pas du tout deçu ! Le groupe a su garder sa patte (qui est tout de suite reconnaissable, suffit d’écouter ce titre éponyme complètement dantesque), tout en incrustant une pincée de mélodies comme sur le 3eme titre (la fin sonne d’ailleurs assez suédoise, c’est le seul moment de l’album qui me fait penser à autre chose qu’à CHRISTICIDE).
Une réussite et certainement l’album de l’année en ce qui me concerne !
un Ondskapt moins infâme a priori mais plus inquiétant car hypnotique et puissant ; très bon album qui nécessite quelques écoutes avant d’être pleinement apprécié
Une belle découverte en ce qui me concerne, merci Ennoia