MEER – Wheels Within Wheels

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Style: Rock Progressif OrchestralAnnee de sortie: 2024Label: Karisma Records

Les Norvégiens de MEER se décrivent comme un orchestre pop alternatif, pourquoi pas. On pourrait aussi juste dire rock progressif, et leur dernière et troisième sortie, Wheels Within Wheels, pourrait leur donner une place de choix sur la scène du rock progressif moderne. Le terme orchestre se justifie, MEER propose une formation rock élargie de 8 musiciens, incluant violon, violon alto, piano, et deux chanteurs.

Ayant été séduit par leur album de 2021 Playing House, et en particulier par le single « Beehive », j’attendais avec impatience de voir comment le groupe évoluerait. Wheels Within Wheels ne déçoit pas, il ne se contente pas de s’appuyer sur les points forts de leurs travaux précédents, il explore également de nouveaux territoires sonores, offrant une écoute profondément captivante, avec des mélodies marquantes et de nombreux refrains épiques. L’album parfait pour chantonner à l’unison les harmonies vocales.

Les 10 morceaux (et une interlude) de Wheels Within Wheels se construisent souvent autour d’un riff de guitare ou de piano, évoluant progressivement à mesure que chaque membre des six musiciens du groupe ajoute sa propre couche, aboutissant à un son à la fois organique et complexe. Le duo frère et sœur au cœur du groupe, Johanne et Knut, se partage le lead vocal sur les morceaux et délivre des harmonies époustouflantes tout au long de l’album. La polyvalence vocale de Johanne est particulièrement frappante, passant sans effort de moments doux et tendres à des tons rock plus puissants et rauques. Chaque morceau a sa propre personnalité, certains ont un coté singer/songwriter et tournent autour de la voix, d’autres évoluent par des orchestrations grandioses et cinématiques qui semblent tout droit sorties d’un film fantastique, ou d’un James Bond. On notera quelques touches de nostalgie des années 80, quand les groupes pop/rock n’hésitaient pas à sortir des sentiers battus, comme sur le single « Golden Circle » ou « Come To Light » qui peut rappeler Tears for Fears ou Simple Minds. On est cependant en territoire plus progressif, le dernier morceau, « This Is The End », prend meme un virage vers un territoire quasi metal prog, révélant les influences du guitariste et compositeur principal Eivind Strømstad(Pain of Salvation, Opeth, et Devin Townsend).

Bien que des comparaisons puissent être faites avec d’autres groupes progressifs modernes, en particulier avec chant féminin tels que Bent Knee ou OK Goodnight, MEER se distingue par son approche moins touche à tout stylistiquement, axée sur des compositions pop/rock épiques et orchestrales. Leur musique trouve un équilibre délicat entre sensibilité pop et grandeur symphonique, créant un son à la fois accessible et complexe. Les fans de l’album précédent Playing House retrouveront des éléments familiers, mais Wheels Within Wheels propose suffisamment de nouvelles explorations pour maintenir l’intérêt sur la longueur et est certainement leur meilleur album.

Les récentes apparitions de MEER sur scène dans des festivals comme le Night of the Prog Festival en Allemagne et le Two Days Prog +1 Festival en Italie témoignent de leur reconnaissance croissante dans la scène rock progressif. Avec Wheels Within Wheels, MEER consolide pour moi sa réputation comme l’une des voix les plus passionnantes du genre, offrant un voyage orchestral riche à travers une pop progressive qui pourrait séduire un large public.

jonben

Chroniqueur

jonben

Krakoukass et moi avons décidé de créer Eklektik en 2004 suite à mon installation à Paris, alors que disparaissait le webzine sur le forum duquel nous échangions régulièrement, ayant tous deux un parcours musical proche entre rock et metal, et un goût pour l'ouverture musicale et la découverte perpétuelle de nouveautés. Mes goûts se sont affinés au fil du temps, je suis surtout intéressé par les groupes et styles musicaux les plus actuels, des années 90s à aujourd'hui, avec une pointe de 70s. J'ai profité pendant des années des concerts parisiens et des festivals européens. J'ai joué des années de la guitare dans le groupe Abzalon. Mes styles de prédilection sont metal/hardcore, death technique, sludge/postcore, rock/metal prog, avec des incursions dans le jazz fusion et le funk surtout, depuis une île paumée de Thaïlande. 

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