Kreng – L’Autopsie Phénoménale De Dieu

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Style: musique moderneAnnee de sortie: 2009Label: Miasmah Records

L’autopsie phénoménale de Dieu s’inscrit dans une tradition chère aux musiques modernes et électroniques. Un trip d’urbaniste travaillant au décor d’une pièce à la tonalité marquée par le mouvement d’humeur, scandé par une succession de samples en devenir et d’adjuvants acoustiques parfois improbables, qui pris dans la matrice d’une narration à géométrie variable développent les pistes qui donneront le ton final d’un disque ou d’un morceau.

Bien sûr il serait assez réducteur de ne voir dans cet album de Kreng qu’une succession de samples tant l’effort acoustique n’est pas altéré dans son approche par une dictature pure de l’électronique.
C’est avec son caractère sombre et réservé que l’album s’ouvre à l’auditeur. Très typiques des productions du label Miasmah les sonorités qu’il développe dialectalisent les ambiances du disque dans des associations entre le froid d’une dark ambient solennelle et la chaleur d’éléments plus organiques comme le piano de Jérémy Calbert et les percussions d’Eric Thielemans venu prêté main forte au Belge Pepijn Caudron pour l’aboutissement de son projet.
Le calme inquiétant que le disque instaure dans sa recherche de silence décuple très vite le noir des ambiances de cette autopsie en chambre noire.

Les longs fils droniens qui viennent tapisser les murs des enceintes tissent les arabesques pour la transhumance de l’esprit, le caractère très discret et finalement très délicat de ces ambiances se diffusent dans leurs transformations entre la danse prudente, les climats d’angoisse pure et un certain sens de la contemplation jazzy, tout s’alterne finalement avec une mécanique de la fluidité assez remarquable, le propos a beau être assez roboratif voire même télescopé par son envie de trop en faire, le résultat est souvent assez expressif pour imposer un éclairage qui ne reste pas figé dans un type de narration spécifique.
Le tout est aussi ponctué par ces arrangements de cordes et ces samples qui viennent un peu plus tamiser la lumière qui pourrait venir de l’extérieur, un peu comme si Erik Satie et David Lynch discutait d’un projet commun pour le cinéma ou la scène, L’autopsie phénoménale de Dieu navigue en eau trouble et dérangée avec des airs extravagants de suffisance très à propos.

Pour un premier disque Pepijn Caudron entame des présentations assez réservées et pourtant marquantes, voilà une œuvre mixte attachante pour son propos poignant et aigu, la tension est maintenue tout du long et la narration assoit à travers son kaléidoscope d’images une mise en scène digne d’un court avant-gardiste, l’essai est réussi.

http://www.youtube.com/watch?v=llsaisRt_Ao

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11 Commentaires

  1. Faya says:

    Merci guim.

  2. ellestin says:

    merci guim.

  3. Rémi says:

    Merci Guim

  4. darkantisthene says:

    mergui sim

  5. alchie dans la colle says:

    Merci Gui ?

  6. Nos says:

    Trop de métaphores, de vocabulaire complexe et d’adjectifs dans cette chronique que je trouve un peu lourde et épuisante à lire.
    Il y a un tout un monde entre une analyse pragmatique froide et sans âme et une description lyrique intense perdant le lecteur dans une sorte d’enfer stylistique décourageant.
    Tu culmines clairement au sommet de ce dernier, je te conseille d’explorer l’entre-deux, afin de rallier de nombreux lecteurs à ta cause, tu sembles clairement en avoir les capacités.

  7. OYC says:

    Je vois pas ce qu’il y a de compliqué là dedans… A part « le caractère très discret et finalement très délicat de ces ambiances se diffusent dans leurs transformations » où il y a soit un nt et deux « s » en trop, soit un « qui » en moins, c’est plutôt clairement tapissé pour le coup >:]

  8. OYC says:

    Enfin, dans *sa* transformation, heh

  9. guim says:

    @ Nos, c’était plus un exercice autour de l’aspect clinique du titre de l’album, je comprends néanmoins ta critique, sinon j’ai pas spécialement envie de rallier plus de monde à ma cause, faire évoluer mon style ok, ça se travaille, petit à petit, le reste m’importe peu. J’espère néanmoins que ça ne t’aura pas décourager à essayer d’écouter les titres du disque sur le myspace. A bientôt sur eklektik, ou pas …

  10. Nos says:

    Quand je dis « rallier des lecteurs à ta cause », je parle en fait d’élargir l’accessibilité de tes chroniques, en faisant évoluer ton style justement.
    Je pense que le travail sur la syntaxe permet de mieux se faire comprendre : les lecteurs s’enlisent moins et rattachent davantage les idées entre elles, même si la langue est riche et complexe.
    Merci pour vos chroniques en tout cas, je continuerai mes visites, j’aime autant que vous découvrir de nouveaux artistes.

  11. guim says:

    Tu me parles d’accessibilité ? Mais WTF, tu veux flinguer ma carrière de chroniqueur maudit en fait, ce sont des chroniques underground tu comprends, c’est tout un style, je m’en fous des lecteurs et de leurs difficultés à comprendre ce qu’on leur raconte, manquerait plus qu’ils lisent ça comme ils lisent le 20 minutes dans le métro parisien. héhé. Trêve de plaisanteries, heureux de voir que le webzine trouve grâce à tes yeux.

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