[Live-report] Cattle Decapitation/Signs Of The Swarm/200 Stab Wounds/Vomit Forth

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Style: death metalAnnee de sortie: 2024

Concert du 23 mars 2024 à la Meetfactory (Prague, République tchèque)

Longtemps considérés comme « frères ennemis » le deathcore et le death metal « traditionnel » parviennent enfin à apparaitre sur une même affiche sans que l’on parle d’intégrité bafouée ou de sacrilège. De ce côté, Cattle Decapitation parvient à fédérer des fans de ces deux camps, ayant délaissé avec les années son brutal death pour une version personnelle contenant pas mal de mélodies. Le second nom sur l’affiche Signs Of The Swarm paraît plus inattendu, le groupe (inconnu de mon côté malgré une carrière déjà importante) jouant du deathcore plutôt brutal. L’affiche est complétée par les amateurs de gore 200 Stab Wounds et par les coreux/deatheux Vomit Forth.

Débutant assez tôt, c’est en plein milieu du set des cinq gars du Connecticut que j’entre dans la Meetfactory, salle pragoise un peu compliquée d’accès mais qui fait le bonheur des amateurs d’art (il y a de nombreuses expositions tout au long de l’année) et de musique (j’y ai vu Botch très récemment). La salle est bien garnie et Vomit Forth, mené par Kane Galaznik (qui a fait des piges en live pour Year Of The Knife), semble ravi d’être là. Oh ça oui ! Les quelques morceaux de leur hardcore mixé à du death metal (bardés de lourds breakdowns) seront disons « perturbés » par le vocaliste qui parlera énormément, ce même pendant les morceaux. Il remercie les gens, demande aux gens de faire des cornes avec les doigts ou bien de tendre leur majeur etc. Beaucoup, beaucoup de blablas et une fin très abrupte (ajouté au fait que j’ai passé un moment à essayer de bien me placer), ce qui donne une première partie de laquelle je ne retiendrai malheureusement pas grand chose. A revoir dans de meilleures dispositions pour pouvoir avoir un réel jugement.

Après une première pause me permettant d’observer que la proportion de deathmétalleux et de deathcoreux est plutôt équilibrée d’après les tshirts arborés ce soir, 200 Stab Wounds vient à son tour investir la scène suite à la longue intro « Phallic Filth » (servant d’interlude sur leur Slave To The Scalpel), entre synthés de film d’horreur de série B et bruitages dégueulasses, de quoi bien entrer dans l’univers de ces quatre jeunots de l’Ohio. Une intro qui par ailleurs me faire me confronter à l’un des soucis majeurs que je vais avoir ce soir (mais aussi désormais dans n’importe quel concert): les portables. Plein de gens auront filmé cette intro alors qu’il ne se passait alors rien sur scène (pendant environ 3 minutes, ça fait long !), bouchant complètement la vue des gens, dont moi. On va éviter de faire le vieux con et râler sur ça, mais ce réflexe de filmer des titres entiers devient fatigant. Bref, revenons à nos moutons, 200 Stab Wounds vient donner une leçon de death metal malgré leur apparent jeune âge, jouant là une grosse partie de sa courte discographie. Le guitariste Raymond MacDonald (ex-Frozen Soul, live pour Tribal Gaze) arrivé l’an dernier apparait définitivement comme une très bonne pioche, celui-ci assurant des riffs plutôt techniques à côté des trois autres n’étant pas en reste. Seul léger reproche, une scénographie plutôt simple avec machine à fumée et lights un brin répétitives. Cela n’empêchera heureusement pas de passer un très bon moment devant la belle variété de 200 Stab Wounds, enchaînant death old school, thrash et séquences groovy avec une belle aisance et un sens de l’accroche allant de pair avec leur constante brutalité. Une tuerie qui devrait voir son nom grimper sur les affiches très prochainement !

On change ensuite diamétralement d’univers avec le deathcore de Signs Of The Swarm. Et le grand écart est significatif après 200 Stab Wounds et leur apparente simplicité, tant dans le look que dans la scènographie. Le groupe de Pennsylvanie était apparemment très attendu pour célébrer ses dix ans d’existence et nous fera un show aux visuels très blancs, notamment les lights. La puissance sonore est de mise avec un charismatique David Simonich très en voix (bien épaisse) et un son très lourd. Sauf qu’un détail gênant va vite arriver au niveau de la batterie: celle-ci possède un effet (trig ?) vraiment mal dosé, ce qui va tout recouvrir. Et comme le batteur en use et abuse, autant dire que j’ai passé un moment de leur set à essayer de comprendre quelque chose tant cet effet a finalement créé une bouillie sonore. Mis à part quelques titres où il a été heureusement délaissé, ce détail m’a totalement empêché de m’imprégner du set du groupe qui s’est tout de même généreusement donné sur scène devant un public conquis (et apparemment pas dérangé par ce son dégueulasse).

L’attente avant l’arrivée de Cattle Decapitation. Le groupe mené par Travis Ryan depuis 1997 aura connu de multiples changements de line-up avant de connaitre sa mouture actuelle en 2018 avec l’arrivée d’Olivier Pinard à la basse (Cryptopsy) et de Belisario Dimuzio (Eukaryst) à la guitare rythmique. Le reste de la session rythmique étant bien expérimentée puisque l’on retrouve Josh Elmore à la guitare (ex-7000 Dying Rats) et David McGraw à la batterie (live chez Sleep Terror). C’est donc devant un parterre bien excité que démarre leur set avec l’ouverture de leur dernier album en date « Terrasitic Adaptation », une intro alors que les lights vertes quasi-radioactives nous plantent le décor et la furie peut enfin commencer ! Le son est cette fois parfait, l’équilibre entre guitares, basse et le chant versatilo-zarbi-cartoonesque (?) de Ryan étant calculé au millimètre. « We Eat Your Young », second morceau de Terrasite, viendra poursuivre dans cette renversante avalanche de brutalité. Mais alors que les mosheurs se réveillent à peine, le chanteur annonce « Scourge Of The Offspring », se tourne vers ses comparses, va voir le batteur et tout le monde quitte la scène. Stupeur chez le public, tandis que s’affolent les techos. Etant placé près de l’entrée des backstages, je remarque que ces derniers multiplient les allers-retours, ce qui me laisse penser à un problème technique plutôt qu’un pépin de santé (fort heureusement car ça m’a traversé l’esprit vu le départ très prompt du groupe).

Après une grosse dizaine de minutes sans aucun mot en faveur du public pour expliquer ce qui se passe, le groupe fait son retour et peut enfin jouer ce qui est le troisième titre (dans l’ordre !) de Terrasite du soir. A nouveau, la puissance est de mise et Ryan impressionne par sa capacité à passer de l’ours en colère à ces mélodies presque émotionnelles chantées par un canard sauvage (dans le bon sens du terme !). Enfin le vocaliste prendra une petite minute pour expliquer qu’il y avait bien un souci technique au niveau de la batterie (et des samples ?), puis le groupe enchainera avec un titre un peu plus ancien: « Dead Set On Suicide » tiré de Monolith Of Inhumanity (2012), nouveau carnage en règle apaisé ensuite par un premier interlude ambient (il y en aura deux autres) contenant un extrait de discours de David Attenborough, fameux naturaliste britannique, montrant à nouveau tout l’intérêt de Cattle Decapitation pour la planète (le groupe étant depuis ses débuts un fervent défenseur de la cause animale).

Après deux titres figurant sur Death Atlas (2019) aux clips consacrés à la crise du covid (« Bring Back The Plague » et « Finish Them »), les californiens reviennent à leur dernier album avec le single « A Photic Doom » duquel ils parviennent facilement à reproduire le caractère épico-atmosphérique en live. La fin de leur set approche, le groupe viendra enfin jouer des titres de The Anthropocene Extinction, oublié jusqu’alors (« Mammals In Babylon » et « Pacific Grim ») avant de conclure sur le fabuleux « Kingdom Of Tyrants » (issu de Monolith Of Inhumanity) qui terminera de rendre fou le pit tant sa frénésie viendra se diffuser au public (en fusion du début à la fin).

Un set moderne et d’une puissance à tout rompre dont le seul léger reproche sera d’avoir complètement fait l’impasse sur tout ce qui est sorti avant 2012 (j’aurais bien aimé un petit titre de la période Humanure, voire de Karma.Bloody.Karma pour la forme). Une popularité toute méritée pour Cattle Decapitation (ça jouait sold out ce soir-là), impressionnants patrons brutaux et fluides à la fois, reconnaissables entre mille grâce à son chanteur schizophrène. Une réputation pas du tout usurpée, même en live c’est une boucherie !

Merci beaucoup à Romain pour l’accred !

beunz
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Commentaire

  1. RBD says:

    J’avais vu Cattle en live il y a bien dix ans. C’était brutal dans une ambiance assez cool, Ryan passait son temps à se verser de l’eau sur la tête et s’avérait ne pas être un militant obsessionnel. Ils tournaient justement avec Cryptopsy où Olivier Pinard avait été recruté quelques mois avant. Quelques années après j’ai recommandé Cattle à un ami fan de Metal et lui-même végé, il les a vus à son tour quelque temps plus tard et en a même fait un livre.

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