black metal

Horna – Sanojesi ääRelle

Le moins que l’on puisse c’est que le Finlandais est travailleur. Enfin, disons que le moins que l’on puisse dire c’est que le black metalleux finlandais est travailleur. Bon ok pour être vraiment précis, on va dire que le black metalleux finlandais officiant dans Horna n’est pas fainéant. C’est le moins que l’on puisse dire.
Il suffit, pour s’en convaincre, de jeter rapidos un coup d’œil sur la discographie du groupe et constater que régularité et prolixité se disent sans doute « Horna » en finnois. Sans compter les différents projets auxquels la plupart des membres prêtent main forte [...]

Peste Noire – Ballade Cuntre Lo Anemi Francor

Tremblez misérables vauriens ! Le nouveau cru des français de Peste Noire vient d’arriver telle une vinasse chaude prête à empoisonner vos veines d’impurs. Ballade Cuntre Lo Anemi Francor annonce d’emblée la couleur par son packaging d’une laideur insondable. Nationaliste ou franc-guignol prêt à en découdre pour restaurer les valeurs d’une patrie pourrie et perdue depuis des siècles par la horde d’ennemis, La Sale Famine de Valfunde pousse le concept jusqu’au bout avec ce nouvel album. Après une série de démos conduisant irrémédiablement le groupe vers la « kvltitvde » absolue et deux full-length assez irréguliers (je pense [...]

Kerbenok – O

Est-ce l’héritage génique du romantisme ? Toujours est-il que le metal extrême le plus propice à la fuite vers les mondes perdus est souvent pangermanique. Le Celephaïs de Cryogenic, le Bitter ist’s dem Tod zu dienen de Dornenreich, le The Art of Dreaming de Golden Dawn… Des albums frappés d’un onirisme surpuissant ; chacun à sa manière, chacun avec ses références et ses visuels. Sur ce dernier point Kerbenok ne se foutent pas du monde. La gangue ornementale de cet album envahit les yeux et en transforme l’iris en piscine kaléidoscopique. Surfaces psychés, explosions végétales, arabesques déchiquetées, enchevêtrements [...]

Hateful Abandon – Famine (Or Into the Bellies of Worms)

Attention coup de coeur. Suivez sans question l’étroit chemin que la pochette vous invite à emprunter. Avancez dans la brume. Vous arriverez quelque part où se côtoient Joy Division, Velvet Cacoon, The Sisters of Mercy, Darkthrone, Bauhaus, et Jesu. L’apparition est soudaine, sublime; évidemment noire, mais bouleversante.
Hateful Abandon est le croisement inédit entre le post-punk et le black metal. Sur le papier, et même dans l’idée, ce projet des britanniques Vintyr et Swine pourrait faire penser à une sympathique blague. Pourtant ça fonctionne. C’est même magique. La cold wave pour la trame musicale minimaliste et la production. Le [...]

Blut Aus Nord – Memoria Vetusta Ii : Dialogue With the Stars

Blut Aus Nord a toujours été un groupe dont l’essence même défie la catégorisation. Échapper à la définition… Toujours aller plus loin que les quelques mots derrière lesquels tant d’autres se déguisent. Alors que leur black metal symphonique s’auréolait d’une lueur progressive toujours plus puissante, leur tournant vers des territoires industriels surprit et émerveilla. Puis ce fut l’éclosion d’une bête connue sous le nom de Mort dont le contenu était un point d’interrogation dressé devant tous les critiques et les passionnés qui avaient brandi le terme de black metal. Puis, après avoir annoncé un retour vers le black metal [...]

Irrwisch – Demo

Il est des albums qui nous tombent dessus sans raison apparente, à des périodes où nous n’attendons pas grand chose en matière de black, et qui nous collent une immense baffe. La première sortie des néerlandais d’Irrwisch fait partie de ces petites révolutions qui prouvent que le black métal n’a jamais perdu la fibre et a su élargir son horizon.
Les trois entités qui composent Irrwisch ont affuté leurs armes avec un premier projet, Widergeist, avant de préparer leur coup de maître. La pochette annonce la couleur: pas foncièrement belle mais le paysage est intriguant et désolé. Ce n’est [...]

Ars Moriendi – L’Oppression du Rien

Qui s’appelle Ars quelque chose prend un risque. On peut attendre des directions, voire des fulgurances. On ne fait pas de l’art, fût-il de la mort, sans montrer son âme à tout le monde. Heureusement Bastien, one-man man derrière ce projet montferrandais, n’a pas la confidence farouche. On peut même dire qu’en matière d’indices sur ses appétences musicales, ça dégorge. Sherlock Holmes en serait insulté.
Dans la continuité de ses démos et albums précédents, Ars Moriendi conserve comme aire d’ancrage une base black/doom, ce qui lui vaudra peut-être d’être assimilé à la scène black/doom. La façon dont les vocaux [...]

Abigail Williams – In the Shadow of a Thousand Suns

S’il existait un manuel « Dimmu Borgir pour les nuls », Abigail Williams aurait vers quoi se retourner pour s’excuser d’avoir produit un disque aussi ennuyeux et prévisible. Malheureusement, ce livre n’existe pas et ils sont donc les seuls à blâmer pour avoir commis ce Enthrone darkness triumphant light renommé pour l’occasion In the shadow of a thousand suns. Attention, si l’adjectif light pourrait vous faire croire que vous trouverez dans ce disque un soupçon de ce qui a fait l’originalité de Dimmu Borgir, ne vous méprenez pas. Abigail Williams a en fait délesté l’album des norvégiens de tout riffs mémorables [...]

Catamenia – VIII – The Time Unchained

Qu’est ce qui fait courir Catamenia ? Soyons honnête The Time Unchained est le huitième album studio du groupe (on oubliera volontairement le DVD Metal Mind de merde et l’EP) et qui parle de Catamenia ? Personne. Qui aime Catamenia au point de se prétendre fan ? Personne. Et pourtant imperturbables, presque inconscients, nos finlandais continuent à sortir un album tous les ans ou tous les deux ans, dans la même profonde indifférence. Alors qu’est ce qui motive un groupe à poursuivre dans ces conditions ? On commencera donc cette chronique en saluant le courage de ces guerriers du [...]

Luror – Cease to Live

Internet comme trompe l’ennui a ses enseignements. J’ai constaté un matin récent qu’il n’y existait aucune chronique de ce qui est l’un des meilleurs albums de black metal sortis l’an passé. Pas une. Stupéfaction, réparation.
Le groupe est allemand. Cela s’entend. Le riff allemand trompe rarement. Surtout lorsqu’il forme une rugueuse charnière avec des percussions affûtées pour l’assaut, filant à la baguette d’une métrique disziplinée. Cease to Live est un album plein, un roc, la tentation de zapping est nulle. Tout en restant pensionnaires d’un classicisme doctrinal – dont la scène “orthodoxe” nous abreuve d’exemples – Luror trouvent le [...]