Tepr – Technosensible

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Style: TechnoAnnee de sortie: 2019Label: Parlophone Music

Attention on va aujourd’hui parler techno, et pas techno-death, mais bien techno au sens musique électronique. De la techno sur Eklektik, ça va pas non ? Ça va très bien au contraire merci. Tepr n’est peut-être pas un nom qui vous parle. Pour ma part dès que j’ai vu passer la sortie de son nouvel album Technosensible, je me suis jeté dessus, ayant déjà eu l’occasion d’apprécier le travail de ce français (Tanguy Destable de son vrai nom) à plusieurs occasions : avec Yelle il y a déjà plusieurs années (ne fuyez pas!) mais aussi et surtout avec son comparse Arm, sur l’excellent album de hip-hop Psaumes, sorti en 2016 sous le double nom Arm/Tepr. Bon à ce stade, je ne suis pas sûr d’avoir pu conserver tous mes lecteurs de départ, mais ceux qui restent et sont ouverts à la musique électronique sont invité à écouter cet excellent nouvel album du français.

Loin d’être fan de techno, j’ai néanmoins toujours apprécié ce genre par petites touches, et Technosensible me rappelle la techno telle qu’elle était pratiquée dans les années 90, évidemment revisitée pour bien sonner dans l’air du temps. L’album se divise entre titres électroniques purs, sans chant, et titres plus « house », esprit tubes dance. Evidemment il sera plus aisé pour le grand public d’accrocher à des tubes comme « Why Don’t You » (avec Jafaar) – titre qui devrait selon toute logique cartonner en radio ou sur les dance floors tant il est direct et accrocheur -, ou le non moins monstrueux « Alrite » (avec Coco Bans) et dans une moindre mesure « Helium » (avec Penguin Prison), très bon titre mis d’ailleurs en avant comme single ou encore « Taste of Love » (avec D. Woods).

Les amateurs de le techno à l’ancienne devraient quant à eux se retrouver davantage dans les titres de techno pure, comme « 4th Kind » ou les monstrueux « Silence » et « Hyperion » indéniablement les meilleurs titres de l’album.

Cette diversité de sons entre recherche de tubes et titres moins immédiats, purement techno, s’explique certainement comme souvent avec les producteurs de musique électronique, par le fait que leurs albums sont souvent des « compilations » de titres sortis sur plusieurs années. C’est à vérifier, mais quoi qu’il en soit le résultat est intéressant par cette variété de propos, même si la tonalité générale, et c’est à signaler, n’est pas joyeuse en mode techno/dance pouet-pouet. Il se dégage au contraire une certaine mélancolie de la plupart des titres sur Technosensible (à l’exception d’un « 1980 » plus porté sur la nostalgie pour le coup?), ce qui confère à mon sens une certaine profondeur à la musique de Tepr, et l’éloigne de celle beaucoup plus creuse, pratiquée par d’autres DJs. Pour effectuer un parallèle on pourrait trouver des points communs entre la musique de Tepr et celle de Gesaffelstein. Mais le premier met à mon sens une bonne raclée au deuxième sur la qualité de la musique proposée si l’on compare en particulier les deux albums sortis récemment. Evidemment le deuxième, plus bankable pour le moment, réussit pour sa part à attirer des grands noms de la pop grand public se payant les featurings de The Weekend ou Pharrell Williams.

Sans gros nom à placarder sur son album (qui n’est d’ailleurs disponible qu’en vinyle et dématérialisé) et si on risque de beaucoup moins parler de lui, Tepr propose pourtant un album assez parfait dans le genre, enchaînant tube sur tube, instrumental ou chanté. « Assez » parfait seulement car il y a tout de même deux titres à mon sens moins réussis, que j’ai tendance à zapper : « Mindfunk » d’abord, avec son côté un peu daté et austère ( qui dénote d’autant plus qu’il arrive après le noyau « dur » de l’album, à savoir les 4 monstrueux morceaux qui le précèdent), ainsi que le dernier titre « Motherland » moins réussi à mon sens, et dont (pour l’anecdote) le démarrage me fait à chaque fois penser au démarrage de « Siderian » sur le deuxième disque de Precambrian.

Ces deux réserves ne m’empêcheront pas de compter Technosensible parmi mes albums de l’année, et probablement sur le podium des albums électroniques. Avis aux amateurs et à ceux qui souhaitent s’aérer un peu les écoutilles avec une musique sans saturation ni guitare.

Tracklist :
1 – Ciani’s Wave
2 – 1980
3 – Helium (feat Penguin Prison)
4 – 4th Kind
5 – Alrite (feat Coco Bans)
6 – Hyperion
7 – Why Don’t You (feat Jafaar)
8 – Mindfunk
9 – Taste of Love (feat D. Woods)
10 – Silence
11 – Deep Water (feat Claude Violante)
12 – Motherland

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

krakoukass a écrit 1157 articles sur Eklektik.

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