Ben

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2 semaines après ce pûr festival que fût le Fury Fest 2004 et toutes les rumeurs qui ont suivi,
on a voulu savoir ce qu’il en était en interviewant directement son méritant organisateur Ben.
Apparemment il est bien motivé pour organiser de nouveau le festival l’année prochaine mais il ne nous apprend pas que de bonnes nouvelles car il n’y aura pas de DVD cette année. snif.

On a pas mal parlé de toi ces temps-ci mais on ne te connaît pas vraiment. Est-ce que tu peux te présenter?

Bah je me nomme BEN j’ai 22 balais, je vis à la campagne dans une ville de 4000 habitants avec ma chère et tendre et mon chien, rien de bien « mythique » mais bon c’est la meilleure façon de garder les pieds sur terre et de ne pas devenir celui qu’on déteste par-dessus tout !

Est-ce que tu peux nous parler un peu de l’association Man In Fest, sa création, ses débuts?

Oula c’est laborieux tout ça, MAN.IN.FEST n’a que un an car nous avons du dissoudre l’ancienne asso (CLS Crew) car j’y étais président et donc quand j’ai trouvé une place de salarié on a du revoir tout ça… Mais bon avec l’énormité du truc, l’asso est trop fébrile et donc je vais devoir encore revoir la copie sur ce point, car ça devient impossible de gérer ce festival avec des potes bénévoles. Il y a beaucoup trop de responsabilités et je ne veux pas leur mettre ça sur le dos !

Quelles ont été vos activités depuis la création de l’assoc’?

Aucune à part le festival, étant donné que je suis le seul salarié, personne n’as le temps de gérer autre chose étant donné qu’ils ont leur emploi du temps et leurs emplois ainsi que leurs vies de famille donc en fait les potes étaient là pour filer le coup de main sur des détails voir même des taches importantes ! Rien que pour ça je leur doit beaucoup et leur dit plus que merci ! Le festival pour nous c’est plus cet aspect (comprendre l’aventure humaine) que l’aspect musique extrême ! C’est étrange de voir qu’on est tous fans de ces musiques mais que lorsque le festival se passe tout le monde se serre les coudes pour régler les problèmes d’organisation sans broncher bien que tel ou tel groupe passe à ce moment. C’est une aventure très forte et qui restera pour moi et tous ceux qui m’entourent, merci encore à eux !

Quels sont tes goûts musicaux?

Je pense que c’est à l’image du festival, de TOUT, même si ça parait curieux je suis capable de m’écouter du KHANATE et puis de mettre un NOFX après, j’aime le changement, les discours différents, l’intensité de chaque groupe est intéressante, mais bon pour cela il faut avoir un minimum de respect et d’humilité par rapport à la musique, apparemment tout le monde n’en a pas et c’est plus que dommageable, le Fury Fest se doit pourtant d’avoir un public ouvert et respectueux si on veut qu’il perdure, les gens comprendront peut être plus tard…

Est-ce que tu as d’autres projets ou activités en dehors de Fury Fest?

Non hélas, et ça me fait chier de voir que je deviens obnubilé par ce foutu festival, je ne vis que pour lui et j’en deviens rapidement con car il me tient à cœur de faire du mieux que je peux. Gérer les critiques sans arrêt, ou voir ses initiatives échouer c’est pas facile mais bon ce sont des épreuves qu’il faut surmonter, je vis de cette activité et c’est déjà plus qu’une chance ! Les années à venir seront peut être plus calmes car notre expérience sera plus importante, donc là je pourrais peut être déléguer un peu plus et contempler autour de moi ce qui se fait d’autre et ce pas uniquement via la musique.

Venons en maintenant au Fury Fest 2004, comment avez vous décidé de vous investir dans sa création?

Etant donné la réussite de l’édition 2003 qui a permis de dégager mon salaire sur l’année, l’édition 2004 coulait de source !

Qui a participé à l’organisation du festival 2004?

Pas mal de monde en fait, comme je t’ai dit, c’est des potes qui me filent des coups de mains sur pas mal de trucs : chacun s’est investi comme il le pouvait et comme il le voulait, et ça c’est pas mal passé ma foi !

On a pu vous reprocher d’avoir été un peu vite en besogne, en 2003 puis en 2004 d’avoir agrandi le Fury Fest. Comment est-ce que c’est arrivé, l’enthousiasme vous a poussé à toujours voir plus grand?

Peut être que oui, le seul problème c’est que maintenant le Fury Fest doit pérenniser son emploi et sa vie de tous les jours, donc avec une affiche plus « petite » il est difficile de parier sur cet avenir, le fait de faire du très gros te garantit pas mal de choses, cependant il est vrai qu’on n’était pas préparé à ce type d’événement qui est généralement organisé par des grosses boites ! Dans 10 ans on le sera peut être ! Quand t’es jeune, ce qui est mon cas, tu ne fais pas gaffe aux répercussions qu’un tel événement peut engendrer, tu prends donc des risques un peu démesurés, mais c’est aussi ça qui te forge, les couilles ne servent pas qu’à baiser, elles peuvent aussi te servir dans ta vie professionnelle, pour l’instant je ne regrette rien, bien au contraire !

Comment s’est fait le choix de la programmation? A partir de quand vous êtes vous décidés à dépasser les limites d’un festival hardcore pour en faire un festival du rock extrême?

Et bien quand on en a eu les moyens en fait. Un festival c’est avant tout des contacts, à partir du moment ou les gens te prennent au sérieux et que tu es honnête avec eux, et bien tu arrives à tout faire. La confiance se gagne avec l’expérience, et cette année nous avions les cartes en mains pour valoriser le festival et donc pour convaincre les groupes de venir, l’année prochaine ça sera encore plus facile même… Et puis pour ce qui est du mélange de musiques extrême, c’était juste mon souhait de varier les plaisirs, j’aurais détesté le death, et bien il n’y en aurait pas eu, mais bon j’aime tous ces styles donc il est normal de les avoir sur l’affiche !

Est-ce que ça a été difficile de convaincre les labels ou groupe de jouer au festival?

Non pas cette année, le festival est désormais reconnu en France, et c’est maintenant les groupes qui veulent y jouer, après tu as toujours des groupes plus durs à chopper, et bien là il faut avoir la grande gueule, des fois ça marche, des fois ça marche pas ! Mais en règle générale c’est cool, les groupes sont vraiment enthousiastes à l’idée de jouer au festival, ça me rend fier du travail accompli depuis 3 ans où là c’était plus difficile.

Est-ce que tu envisages les éditions futures de la même manière, c’est à dire mélangeant les scènes hardcore et métal?

Oui je ne changerai pas ce concept car je le trouve intéressant et c’est cela qui fait que nous sommes différents des autres festivals en europe. Après il est vrai qu’il y a des choses à revoir au niveau des temps de jeu, du placement sur les scènes, etc…on écoute beaucoup le public et donc il est possible que nous changions quelques trucs dans les années à venir, comme ça dans 5 ans plus personne ne gueulera…même si ça parait un peu utopiste…

As-tu pu voir quelques groupes jouer pendant le festival?

Absolument aucun car nous avions trop de soucis en régie et donc je suis resté cantonné à mon bureau pour régler les problèmes que je pouvais régler… Sur ce point je suis un peu déçu car je n’ai vu quasiment aucun groupe, je n’ai pas pu parler avec eux, ni même les voir en dehors de leurs concerts… Ils ne me connaissent qu’au téléphone, j’aurais bien voulu les rencontrer en chair et en os mais bon je ne peux pas laisser le bureau vide…

Quel est environ le budget du festival?

Ahah ! Ca c’est secret, avant je n’avais aucun problème pour en parler mais je me suis vite rendu compte que les gens déformaient beaucoup mes propos ce qui m’a causé trop d’ennuis, maintenant je la ferme. Mais bon il est vrai que ça coûte horriblement cher tout ça, surtout lorsque l’on sait que j’avais moins de 5 de moyenne en compta lors de mon BTS…

Est-ce que la fin du festival(démontage/nettoyage) s’est bien passée?

Sur les genoux mais bon ça s’est passé…

J’étais à la conférence de presse pendant laquelle tu as évoqué un déficit du festival bien qu’il ait été sold-out.
Après 2 semaines, maintenant que les choses se sont tassées, qu’en est-il?

Et bien on a pas gagné au loto donc ce déficit est toujours là, nous cherchons actuellement un moyen de relancer la machine ! L’avenir nous dira si j’ai pris les bonnes décisions ou non, vous le verrez si l’édition 2005 se passe !

Tu as évoqué à ce moment le fait que le Fury Fest n’ait pas bénéficié de subventions alors que la plupart des festivals en reçoivent. Penses-tu que l’image de la musique hardcore/métal n’est pas assez crédible?

C’est certain nous devons faire nos preuves et je suis d’ailleurs content de ce qui s’est passé cette année car aucun incident grave n’a été déploré, les élus étaient donc ravis, ce qui va me permettre d’arriver en position de force pour l’année prochaine !

Quelles sont tes impressions et celles de l’équipe par rapport à l’édition 2004?

Est-ce que votre équipe est toujours motivée/soudée?

Notre équipe est toujours motivée, mais bon les responsabilités deviennent trop importantes pour des potes qui font ça pour m’aider, là ils ont souffert, un peu trop même, c’est pour ça que beaucoup de choses risquent de changer l’année prochaine de façon à ne pas perdre les derniers motivés qui font et qui ont fait du festival ce qu’il est aujourd’hui « BY KIDS FOR THE KIDS » !

Comment envisages-tu l’avenir du festival? Es-tu prêt pour essayer d’organiser une édition 2005?

Pour l’instant c’est un gros point d’interrogation, l’avenir nous dira si oui ou non le Fury Fest sera vivant en 2005, en tous les cas je l’espère et je ferais tout pour que le festival se déroule l’année prochaine !

Est-ce qu’il y a eu une bonne presse pour le festival, pas de qualification « festival de sauvages » dans les quotidiens?
L' »affaire » Slipknot s’est-elle ébruitée hors du milieu hardcore/métal?

La presse fut très bonne, c’est encourageant pour la suite du moins je le pense ! Après concernant Slipknot et bien ça n’a rien à voir, c’est entre le groupe et le public.

Est-ce que tu sais ce qui a été filmé pour le futur DVD du Fury 2004? Vu les groupes de cette édition, il y a des chances qu’il marche encore mieux que celui de l’édition 2003.

Hélas non, les prestataires nous ont lâché et donc ont lâché velvet TV et ce seulement 2 jours avant le festival, tout est tombé à l’eau là aussi…

Remerciements à Ben et bonne chance pour l’année prochaine.

jonben

Chroniqueur

jonben

Krakoukass et moi avons décidé de créer Eklektik en 2004 suite à mon installation à Paris, alors que disparaissait le webzine sur le forum duquel nous échangions régulièrement, ayant tous deux un parcours musical proche entre rock et metal, et un goût pour l'ouverture musicale et la découverte perpétuelle de nouveautés. Mes goûts se sont affinés au fil du temps, je suis surtout intéressé par les groupes et styles musicaux les plus actuels, des années 90s à aujourd'hui, avec une pointe de 70s. J'ai profité pendant des années des concerts parisiens et des festivals européens. J'ai joué des années de la guitare dans le groupe Abzalon. Mes styles de prédilection sont metal/hardcore, death technique, sludge/postcore, rock/metal prog, avec des incursions dans le jazz fusion et le funk surtout, depuis une île paumée de Thaïlande. 

jonben a écrit 528 articles sur Eklektik.

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