Sortir de sa tanière pour allez en concert ? Pourquoi pas. Au programme ce soir le phénomène Isis, la claque noise-core The Austerity Program et l’invité que l’on attendait pas Jakob. En route !
Soirée printanière, ambiance à la cool, affluence correcte – non Isis ne soulève pas tant les foules…- et Jakob en ouverture. Le moins que l’on puisse dire c’est que le public n’aura pas été brusqué par cette entrée en matière. Dans l’art du talonnage post-hardcore /ambient à la Isis/Red Sparowes, Jakob est roi. Mais à écouter ce groupe, une idée saugrenue m’est venue. Le rock est bel et bien mort. Non le marketing actuel et ses différents produits ne peuvent ranimer sa carcasse et Jakob nous joue son oraison funèbre… La crainte et le dégoût m’envahissent. Mais non ce n’est pas possible ! Ma conscience me joue des tours. Nous avons juste affaire à un groupe bien trop poli pour avoir des choses à dire… Bref comme il est inutile de pisser sur les cadavres, direction la buvette.
The Austerity Program entre en scène et remet l’église au centre du village directement. Duo guitare-basse, une BAM histoire d’envoyer la rythmique et c’est parti pour trois quart d’heure de set avec Black Madonna leur dernier album sous le bras. Minimalisme noise à la Shellac – un jeu de scène épuré, une lumière blanche – Big Black réanimé, on peut dire que ces New-Yorkais savent y faire pour ranimer l’esprit originel de la noise-core. Le public demeure pantois. Peu importe pour The Austerity Program. Le pilonnage sera de mise, sans rémission. La basse assomme, la guitare lapide et de temps à autre la voix de Justin Foley le guitariste assène quelques mots dans le plus pur esprit punk histoire de voir si l’on tient encore debout. Rageur, mécanique, puissant, évidemment taillé pour la scène, ce duo est décidément une révélation de cette scène noise. A revoir dans une cave. L’ambiance n’en sera que plus survoltée. Ne les ratez donc pas s’ils passent près de chez vous. Du moins si vos tympans aiment se faire vriller par un son de guitare des plus ferrailleurs…
Et enfin le clou du spectacle : Isis. Leur dernier album a scindé le public, ça se sent. Pour autant ce soir ils n’hésiteront pas à se lancer dans un set couvrant l’ensemble de leur discographie. Premier bon point. Ensuite c’est avec une certaine rage – non teintée d’un certain professionnalisme – qu’ils nous enverront au cœur de leur univers. Second bon point. Enfin le son est bon. Troisième bon point. On émettra par contre quelques réserves quand à la durée du set – un peine plus d’une heure- et à ce professionnalisme exacerbé qui finit par tuer tous ces shows de leur froide cérémonie. Ceci étant dit, on ne peut bouder son plaisir de voir ou de revoir l’un des groupes les plus influents de ces dernières années. Leur univers hypnotise toujours autant et l’on sombre rapidement dans un délire psychique non moins teinté d’un certain psychédélisme froid et boréal. On sortira de cette torpeur simplement pour noter que les moments les plus intenses correspondent aux morceaux de Celestial et Oceanic. Grand moment.
Vert d’abvoir manqué cette date. Non, pas pour un isis absolimen,t chiant sur scène depuis son pourtant subliml dernier album, mou du gland, pro oui, terriblement inexpressif, très loin ne serait-ce que la tournée Paniopticon.
Mais surtout, je voulais voir ces deux premières parties, et je relance sur Jakob, groupe postrock qui fume, sur disque au moins, un paquet de noms même bien connus du genre, capables de créer une aura unique et gérant ses sonorités avec classe… Bref, pas du tout d’accord avec cette description. :)
Chuis vert…
Tu n ‘es pas le seul à parler de Jakob ainsi… Franchement je me suis fais chier. Ils sont peut-être bon mais je n’ai jamais décollé avec eux. Effet première partie?… A contrario beaucoup n’ont pas supporté The Austerity Program à cause entre autre d’un son de gratte très « ferrailleur » ou d’une approximation de jeu par rapport à la BAM. Pour moi c’était esprit punk, on envoye la sauce et basta. Bref le post rock en concert ça ne doit pas être pour moi…
oui je comprends. je crois que niveau post-rock live, hormis Evpatoria Report, et Red Sparowes juste après (et encore, j’ai lâché avant la fin), ça a tendance à me gonfler vite fait. La palme à Mono…
Mais Austerity Program quoi, noisy as fuck, divin !!! Chanceux.
Un mot quand même sur le son de Jakob: médiocre. Je ne comprends vraiment pas leur régisseur, la basse saturait pratiquement tout le temps, enfin dès qu’il jouait en accord l’ensemble était inaudible; et je me suis ennuyer sec pour pas dire autre chose pendant leur set. Sinon The Austerity Program était assez frais, bien que lassant à la longue. Le chanteur, complêtement allumé ce qui excuse en partie les nombreux canards, n’a pas hésiter en entrant à balancer un: « We are Isis » (sic!).
Et Isis, magique. Je crois avoir hoché la tête, la bouche entrouverte pendant 1h20 – et j’aurais bien continuer une heure de plus. Juste déçu du peu de titres de Panopticon joués (So did we et Grinning mouth seulement). Mais ce sera une prochaine fois.
Enfin il faut encourager cette magnifique salle de l’Epicerie moderne, certes excentrée de Lyon, mais tellement agréable et surtout avec une programmation hallucinante: Unsane, Gonzales il n’y pas longtemps, et Sage francis, Envy en juin!
Concert magique, mis à part The Austerity Program pour ma part. J’aime les groupes qui envoient sec hein mais là j’ai trouvé le duo à la ramasse complet… Par contre Jakob et Isis somptueux!
Jakob clair c’etait pas terrible en live alors qu’en CD c’est enorme…par contre j’ai vu THIS WILL DESTROY YOU au Sonic peu de temps avant j’ai cru que j’allais m’evanouir tellement c’etait frissonnant donc le post rock en live si le groupe sait ce qu’il fait il te dechire!! Austerity program c’etait achier mais bon tous les gouts sont dans la nature…