Le beatdown hardcore n’est pas un genre très souvent traité sur Eklektik. Peut être parce qu’il est dur de parler d’un genre où les groupes se ressemblent beaucoup et sont donc difficiles à définir individuellement par des mots. Peut être aussi parce que les goûts musicaux de la plupart ne sont pas portés vers une musique qui valorise les muscles des bras et des jambes au lieu de ceux du cortex. Il n’en reste pas moins qu’un concert de hardcore est une expérience unique pour les gens qu’ont y croise et pour l’étrange dichotomie entre la violence de la musique et les sourires qui s’affichent sur le visage des fans se projetant les uns contre les autres ou balançant leurs membres dans les airs et contre le sol. On ne va pas en faire de la poésie mais, il y a bien plus que du Slayer et du mosh part dans un concert de beat down à Paris.
Down by Prejudice, dont la démo était disponible gratuitement à l’entrée, et Providence sont chargés d’ouvrir pour Shattered Realm et ils réussissent bien leur tâche en permettant à tout le monde de s’échauffer avec des riffs efficaces et l’énergie nécessaire à ce type de musique. Je ne vois pas grand-chose à dire sur leurs performances, non pas car elles étaient identiques, mais car les deux groupes se valaient et enchaînaient leurs morceaux avec efficacité sans pour autant être époustouflants. Bien sûr il y eu plus de mouvement pour Providence, fier représentant du Paris Hardcore, que pour Down by Prejudice, puisqu’ils jouaient en terrain conquis. Mais, sur un plan uniquement musical aucun des deux ne ressortirent ce soir-là à mes oreilles comme des groupes exceptionnels. La faute aussi à une basse un peu trop forte qui étouffaient les guitares. Les riffs ne ressortaient au final pas vraiment de là où je me tenais et j’ai surtout ressentit l’énergie du public enthousiaste et des musiciens contents d’être là. A noter tout de même, histoire de planter un peu plus le tableau, que l’ambiance n’était pas aux regards de tough guy et à la provocation mais aux blagues débiles (une chanson dédicacée à Carlos, comme il se doit, et un dernier morceau de Providence où l’on parlera de « pamplemousse ») et à l’enthousiasme de recevoir Shattered Realm, un des pilier du beatdown.
Or, c’est ce pilier que j’étais venu voir et malgré la réputation que le groupe s’est taillé grâce à un son lourd, une attitude de tough guy et des riffs plus que juste Slayeresque mais, appartenant pratiquement à Slayer placés entre des mosh parts plus dansantes qu’une chanson des Bee Gees, je n’aurais pas pu être plus enthousiaste à l’issu de ce concert. Shattered Realm, malgré les pochettes, malgré les paroles, c’est du bonheur en bar, de l’énergie à revendre et l’occasion de passer un bon moment entre amis même si, comme moi, on se morfle le côté du bar dans le dos, que l’on se cogne la tête deux fois contre le rebord du mur et que l’on se reçoit des types qui se balancent sur vous sans crier gare. Malgré les coups et les moments d’inquiétude vis-à-vis des pieds qui volent dans tous les sens, on s’amuse bien et on en redemande. Car nulle part ailleurs vous ne verrez une telle intimité entre les musiciens et leur public. Nulle part ailleurs vous ne verrez un public se bousculer autant tout en se souriant et ne cherchant des noises à personne, et nulle part ailleurs vous ne verrez des gens autant s’inquièter pour vous quand vous vous prenez un mauvais coup. J’ai beau venir du metal, je n’ai connu la solidarité et la bonne humeur communicative presque que dans les concerts de hardcore. Musicalement ? Pas grand-chose à relever en dehors d’un son bien lourd convenant parfaitement à l’évènement et d’un chanteur charismatique, très en forme et passant le micro au public. De toute manière le Klub est une salle sans scène qui se prête parfaitement aux concerts de ce genre, alors autant en profiter pour effacer toute distance entre le groupe et le public et rajouter encore plus d’énergie à des chansons qui n’en manquent de toute manière pas quand elles sont jouées avec autant de force et de convictions. Avant même d’entendre une note j’avais acheté l’album avant le concert et son écoute après l’évènement ne m’a pas déçu mais m’a par contre convaincu de l’intérêt de voir Shattered Realm en concert. L’énergie, la force du son, l’émotion, tout est décuplé une fois dans la salle et c’est pour cela qu’un concert de Shattered Realm est bien plus mémorable qu’un de leur, déjà excellent, album.
roh je me sens con de pas être venu!!
sympa à lire, tu communiques bien tes impressions…Faut que je boucle le mien en trouvant le moyen de transférer ces pitin de photos sur l’ordi -.-
Très bon report.J’espere que mes pieds ne t’on pas toucher ton mimois^^
Non mais y »as des paires des groles qui m’ont froler.