Chronique

Mastodon – Crack the Skye

La stature de Mastodon comme un des groupes metal actuels les plus influents n’est désormais plus discutée. Là où on est bien en mal de trouver des groupes réellement influents sur la scène metal depuis une dizaine d’année, Mastodon est un nom qui revient forcément et de ce fait Crack The Skye était une des sorties les plus attendues de l’année, d’autant plus avec le virage annoncé vers des horizons plus rock et un son géré par Brendan O’Brien, producteur de grosses pointures internationales.
J’apprécie le groupe depuis Remission, les vois en concert régulièrement depuis et il est clair [...]

Candlemass – Death Magic Doom

Sale temps au pays du lourd… En 2005 Candlemass emmené par Messiah Marcolin signait son retour par la grande porte avec un album éponyme convainquant. En 2007, une marche supplémentaire était gravie. L’excellent Robert Lowe (Solitude Aeturnus) reprenait le micro pour un King of the grey islands épique en diable. En 2009, avec une régularité d’horloge suisse nous arrive donc Death Magic Doom.
Ce nouvel opus me laisse perplexe. Le feu sacré qui faisait bouillonner le chaudron maléfique des riffs plombés et des sombres harmonies s’est éteint. Les titres s’enchaînent sans véritablement accrocher l’oreille de l’auditeur réclamant sa ration [...]

Architects – Hollow Crown

Etant plutôt très amateur des anglais d’Architects depuis la sortie de leur premier album, je vous laisse revenir à nos chroniques de leurs précédents albums pour me concentrer sur ce nouvel album du groupe, qui commencent à réellement se faire un nom, survolant déjà la bouillonnante scène metal/hardcore anglaise, avec leurs compatriotes et potes de Bring Me the Horizon auxquels ils sont régulièrement comparés (et que je trouve beaucoup moins intéressants).
Après 2 albums et un excellent split sorti il y a quelques mois, le groupe avait annoncé une direction plus agressive et centrée sur l’efficacité sur Hollow Crown, [...]

Fejd – Storm

Vous n’aurez pas manqué de le remarquer : à l’approche des beaux jours les parcs sont envahis de hippies. C’est à qui jouera le plus mal du djembé ou jonglera avec la grâce d’un manchot hémiplégique parce que bon, on fait un peu les fou-fous-altermondialistes-sympas-avec-des-dread-locks-et-les-pieds-sales-on-est-cools-quoi. Soit. Et bien ces jeunes gens ont le don de me gâcher ma saison préférée, j’ai nommé le printemps que, d’humeur contemplative, j’aime apprécier dans le silence et l’absence de mes congénères.
La méthode pour faire fuir ces va-nu-pieds est bien connue. Selon l’adage d’Eric Cartman : « Les hippies détestent le death-metal » [...]

L’enfance Rouge – Trapani ~ Halq Al Waady

L’enfance Rouge est un groupe à part. Ce trio franco-italien navigue depuis plus de 10 ans dans les eaux musicales internationales, ne restant jamais au même endroit, aussi bien géographiquement parlant que du point de vue musical.
L’enfance Rouge est depuis toujours inspiré par la musique et la culture nord-africaine. Sur ce nouveau disque, le groupe franchit le pas et s’adresse les services de Mohammed Abid, maître de ‘oud, en tant qu’arrangeur et musicien. Le résultat se fait entendre dès les premières notes de l’album, le cadre est posé grâce au oud et le groupe peut commencer à jouer [...]

Kerbenok – O

Est-ce l’héritage génique du romantisme ? Toujours est-il que le metal extrême le plus propice à la fuite vers les mondes perdus est souvent pangermanique. Le Celephaïs de Cryogenic, le Bitter ist’s dem Tod zu dienen de Dornenreich, le The Art of Dreaming de Golden Dawn… Des albums frappés d’un onirisme surpuissant ; chacun à sa manière, chacun avec ses références et ses visuels. Sur ce dernier point Kerbenok ne se foutent pas du monde. La gangue ornementale de cet album envahit les yeux et en transforme l’iris en piscine kaléidoscopique. Surfaces psychés, explosions végétales, arabesques déchiquetées, enchevêtrements [...]

Hateful Abandon – Famine (Or Into the Bellies of Worms)

Attention coup de coeur. Suivez sans question l’étroit chemin que la pochette vous invite à emprunter. Avancez dans la brume. Vous arriverez quelque part où se côtoient Joy Division, Velvet Cacoon, The Sisters of Mercy, Darkthrone, Bauhaus, et Jesu. L’apparition est soudaine, sublime; évidemment noire, mais bouleversante.
Hateful Abandon est le croisement inédit entre le post-punk et le black metal. Sur le papier, et même dans l’idée, ce projet des britanniques Vintyr et Swine pourrait faire penser à une sympathique blague. Pourtant ça fonctionne. C’est même magique. La cold wave pour la trame musicale minimaliste et la production. Le [...]

Overmars – Split Avec Icos

Overmars ne s’est pas endormi. Le combo lyonnais a partagé un split 7″ avec un groupe suédois, Icos : un titre chacun. Pour les premiers, la chanson est en deux phases. Une première lente qui amadoue l’auditeur pendant 2 minutes. Ensuite, ça explose dans un sentiment d’urgence, avec un son étrangement clair : un délicieux supplice inédit entre l’écartèlement, la chaise électrique, l’acupuncture au clou rouillé et le six pieds sous terre vivant. La douleur, difficilement descriptible, est si aïgue qu’elle nous coupe la respiration. On en redemande.
Pour Icos, c’est du classique : postcore Neurosisien lancinant et ténébreux, [...]

Celeste – Misanthrope(s)

Lors de la sortie de leur premier album, Cult of Luna fut taxé de groupe de black metal par le magazine anglais Kerrang!. Une classification assez absurde au regard de l’évolution du groupe et qui ne dura qu’un temps. Pourtant, il y avait du vrai dans cette comparaison avec les hordes norvégiennes, car la rage déployée par les post-rockeux d’aujourd’hui était tellement palpable à l’époque de leur album éponyme que l’on n’aurait pas pu imaginer que par la suite le groupe s’orienterait vers des sonorités aussi douces et apaisées bien que toujours sombres. De ces jours que regrettent les [...]

Mono – Hymn to the Immortal Wind

Comme d’habitude, Mono fait du Mono. Les Japonais produisent toujours une musique concentrée sur le beau et, suivant la trajectoire qu’ils suivent depuis leur début, ils sont allés plus loin encore dans l’enluminure, les cordes… Et, disons le clairement : la mollesse.
Le son, signé Steve Albini – comme d’hab’ encore une fois – est superbe. Sauf que l’ensemble est devenu too much. Trop soporifique, trop larmoyant, trop fleur bleue.
Hymn to the immortal wind était déjà connu. Tout le monde savait qu’il allait partir dans cette direction, on savait tous qu’il serait encore plus mou que tous les [...]