Sympathique samedi de fin d’été à Paris. Il est 21H et Time to Burn investit la scène du point éphémère alors que leur nouvel album s’apprête à sortir incessament sous peu. Fidèles à eux-mêmes les quatre garçons jouent bien, avec énergie. Le son est un peu fouilli, un peu trop chargé en je ne sais quoi mais rien de trop grave. Peut-être est-ce du à ce changement de guitare, faisant qu’il y a maintenant 2 telecaster dans le groupe? Des « vieux » titres sont joués. Rien à dire, ils ont toujours ce même effet irrésistible. En revanche de nouveaux titres font leur apparition et là c’est un peu plus mitigé. Certains d’eux que j’avais entendu lors de leur date avec Year of No Light et Nadja m’avaient charmé, et pas qu’un peu. Ici, l’effet n’a pas été le même. Certaines chansons marquent une évolution (toujours dans une veine Breachienne, en témoigne ce titre où le chanteur prend une voix un peu déraillée comme sur le « Mr. Marshall » de Kollapse), mais il y a surtout ce long titre qui ne m’a pas convaincu sur tous les plans. De bons moments et d’autres qui le sont moins. Une chanson faite de montagnes russes où le train peine à remonter la pente. Bref, j’attends d’écouter ça sur disque. Une très bonne prestation tout de même et toujours cette mine transie de Sébastien qui rien qu’à elle fait plaisir de les voir en live.
Changement de plateau pour Dirge. La tête d’ampli Sunn model T du chanteur-guitariste prend place et me fait de l’oeil. Un écran blanc se dresse en fond: il y aura de la vidéo! Le nouvel album (double album) des franciliens est fraîchement sorti. Et c’est exclusivement de nouveaux titres auxquels nous auront droit ce soir. L’occasion d’écouter, de voir et de se délecter de ces nouveaux titres qui n’ont pas encore connus l’acclamation du public. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Dirge est passé au niveau au dessus. Leur musique, qui en live s’apparentait à un croisement entre une grosse châpe de plomb et au plus impénétrable des brouillards, s’est encore davantage compactée et en même temps vaporisée. Le côté très Neurosis l’est toujours autant mais il est encore mieux digéré. L’ensemble s’est ralenti et a pris une dimension rituelle d’une réussite exceptionnelle. Headbang lent et monstrueusement bon. Alors qu’un groupe comme Minsk cherche à s’extirper de sa neurosisianité (joli néologisme hein?) dans une ritualité faite de vapeurs acres et d’accalmies prolongées, Dirge prend le parti de la lourdeur écrasante, englobante et de l’inlassable répétition.
Et puis les vidéos. On voyage entre ciel et terre, entre terres et mers. On passe par des paysages enneigés, on s’attarde sur une coulée de lave. On contemple une ville dévastée et ses grises voies ferrées. Des visages pétrifiés nous fixent, des vidéos sinistres en noir & blanc défilent. C’est la beauté et le gigantisme du monde qui nous sont montrés en même temps que la laideur et la triste monstruosité humaine. Le groupe bouge peu sur scène nous laissant alors tout le loisir de contempler ces images qui même si elles ne sont pas d’une folle originalité font effet. L’utilisation de la vidéo: on connaissait bien, notamment avec Overmars ou encore Red Sparowes ou tenez, Neurosis (pour prendre des exemples « connus ») mais là… ca m’a particulièrement botté. Disons que j’ai particulièrement apprécié le spectacle, bien que ma tête n’ait quasiment jamais cessé d’aller d’avant en arrière!
Sinon, mention spéciale au deuxième titre et son riff cataclysmique ainsi qu’à la superbe montée du troisième!
Passons à Knut maintenant. Les ayant vus l’année dernière dans la même salle, je m’attendais à un show appréciable mais pas génial. L’ambiance était assez froide entre les musiciens et, par richochet, entre le groupe et le public… Un groupe qui ne s’éclate pas sur scène ne peut pas éblouir une salle, lui permettre de prendre son pied. Mais là, Bigre!! Quel changement! Les musiciens sourient et sont content d’être là ensemble. Ca se sent, ça transparait. Les suisses ont décidé de nous faire plaisir et ça n’a pas manqué. Evidemment, il y a eu des titres de l’excellent Terraformer mais surtout ils nous ont arrosé de très nombreuses chansons de Challenger. Merci à eux! Pendant le concert un semblant de pit s’est formé, de la bière a volé dans la salle. Eclats de rires. Bonne ambiance. Un gars dans le pit s’est même tappé un trip air-guitar bien marrant. Les musiciens sont excellents, véloces, nerveux. Ca joue vite et sans accroc. Mention spéciale au batteur impressionant de groove et de « style ». Le son, quant à lui, est absolument nicke: compact, massif. Toutes les conditions étaient réunies pour passer un agréable moment.
Peut-être un seul regret, le fait que la chanson « Solar Flare » n’ait pas été jouée; mais bon, on a eu droit à un « H/armless » pachydermique à dégoupiller les têtes: ça compense. Bref, une pelleté de titres violents et ciselés avec une grosse louche de lourdeur façon rouleau compresseur. Tout ce qui fait que Knut est ce qu’il est en somme.
Pour résumer, ce fut une excellente soirée. Un Time to Burn de qualité constante (c’est-à-dire très bonne), un Dirge énorme, envoutant et pour finir, un Knut en live surprenant, transformé, qui fait honneur à ce qu’il est sur disque et qui surclasse largement la précedente prestation à laquelle j’avais assisté. E-X-C-E-L-L-E-N-T.
pour mapart jai adoré ttb comme d’hab quoi!!!