L’Europe du Nord a toujours été le berceau d’un jazz aux influences multiples, se nourrissant de la musique actuelle (Niels Peter Molvaer et son electro jazz magnifique) pour construire quelque chose de nouveau. Arild Andersen, contrebassiste norvégien et un des grands maîtres de ce jazz multiculturel, nous offre ici un live tout simplement magique.
Tout d’abord, notons que Belleville n’est pas ce mouvementé quartier parisien mais un petit club de Stockholm. Le groupe joue donc (presque) à la maison et se permet de donner cours à toutes ses envies. N’ayez pas peur, ils savent s’imposer des limites de lisibilité et d’efficacité,donc pas de développements free sans intérêts, promis juré.
Parlons un peu du groupe accompagnant notre fameux contrebassiste, l’auditeur sera rapidement séduit par le timbre chaleureux du saxophone qui sait prendre son temps quand il le faut mais qui n’a pas de problème pour accélérer le rythme. Niveau batterie, beaucoup de cymbales, toms assez ettouffés, finesse de jeu omniprésente, le tout pour bâtir cette ambiance si particulière qui va si bien à cette musique.
La première partie du disque n’est en fait qu’un seul morceau nommé « Independency », séparé sur le papier en quatre parties qui s’imbriquent sur scène sans temps mort. D’ailleurs, on n’entendra jamais le public, mais sa présence se fait ressentir par l’énergie que met Andersen dans le but d’exprimer ses sentiments et de toucher l’auditeur. Vous pensez que c’est long 25 minutes pour un morceau de jazz ? Pas ici, on commence par une basse au son profond qui nous fait prendre l’avion direction des contrées inconnues, un petit passage par la ville et nous voilà arrivé dans un grand nord déserté mais accueillant, acrobatique c’est sûr mais totalement excitant. Et ne soyez pas surpris si je vous dis que tout le reste de l’album est de cette qualité.
J’imagine que certains lecteurs ici présents ne sont peut-être pas férus de jazz, pourtant je vous demanderai de porter une oreille sur ce disque qui, chez tout amateur de musique qui se respecte, délivrera des sentiments incroyablement forts. Cet album est un pur moment de grâce comme on entend très rarement.
- independency, part 1
- independency, part 2
- independency, part 3
- independency, part 4
- prelude to a kiss
- outhouse
- dreamhorse
Merci pour cette découverte. Mes premières écoutes me font déjà adorer ce live!!!
De rien, je suis content que ce genre de musique intéressent des gens par ici et il est vrai que ce live m’a mis une très grosse claque, et niveau émotions c’est très très puissant.