Vous conviendrez avec moi, après avoir jeté un regard sur la pochette de Hail ! Hail !, qu’il aurait été dommage de ne pas jeter une lumière, aussi modeste soit-elle, sur ce nouvel album de Supagroup.
Ceux qui n’ont jamais entendu parler de ces derniers vont probablement se dire qu’il n’y a pas que l’artwork qui mérite quelques commentaires sarcastiques. Qu’est-ce que c’est que ce nom à la con ?
Eh bien c’est le nom d’un groupe américain au sein duquel officient, ô suprême originalité en la matière, 2 frangins fous de hard rock AC/DC-Danko Jonesien. Eh oui encore.
Mais attention les types ne débarquent pas fraîchement avec un air de jeunes puceaux ravis, ils écument les routes enbiérrées depuis plus de 15 ans et ce Hail ! Hail ! est leur 6ème album studio ! Pareille longévité est forcément basée sur une foi indéfectible en ce qu’ils font. Ont-ils raison d’y croire autant ? De plus en plus, ai-je envie de répondre.
J’ai traditionnellement tendance à penser qu’un groupe qui n’a pas atteint son apogée au bout de 3 ou 4 albums est assez mal barré. Supagroup démontre fièrement le contraire. L’énergie des premières heures est toujours présente mais se voit agrémentée d’un songwritting plus fin, plus ancré dans les tripes, la bande ne se contentant pas de nous balancer 40 minutes de riffs qui font bouger les pieds et taper la nuque, contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser. Attention, je ne suis pas non plus en train de dire que Hail ! Hail ! s’adresse aux intellos en manque d’expérience intimiste ou « habitée » (le clip et les paroles auraient du mal à vous convaincre du contraire…) ; c’est du hard rock qui va droit au but. C’est juste que les loulous sont capables de ralentir le tempo, de mettre leur cape de bluesy glam guys (« Down he goes », « The bold ») et de nous souffler sur les poils des roubistons juste avant de les empoigner avec vigueur dans un élan sleazy (le survitaminé « Lion in the age of the cage ») ou southern rock (« Crazy too »).
Après un Fire for hire (2007) qui ne m’avait pas ravi à 100%, je suis bien obligé d’admettre que je retrouve ici les qualités présentes sur l’album (Rules) qui m’avait persuadé, à l’époque (2005), d’être tombé sur une valeur sûre. La démarche de Supragroup fait plaisir à voir/entendre alors n’attendez pas qu’ils crèvent avant de les soutenir !
set list :
1/Hail ! hail !
2/ sexy summertime
3/ back in the game
4/ that’s enough boys
5/ where’d you put the whisky
6/ down he goes
7/ along the yangtze
8/ dear Hong kong
9/ the bold
10/ lion in the age of the cage
11/ crazy too
12/ never bring a knife to a gunfight
13/ and the sun will still shine