The Drones – Feelin’ Kinda Free

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Style: Punk BluesAnnee de sortie: 2016Label: Tropical F*ck Storm Music

Voilà un groupe qui met en accord son image et le contenu : car la pochette déglingos de ce Feelin’ Kinda Free est pour le coup parfaitement raccord avec le côté non moins déglingos et foutraque de la musique de ces poètes punk australiens. A tel point que si vous n’êtes pas familier de leurs œuvres passées, il est probable que votre première réaction soit un gros WTF?!, notamment en entendant la voix si particulière de Gareth Liddiard au démarrage de « Private Execution ».

Certes, vous me direz que pour qui a entendu (et supporté) les « vocalises » d’un Eugene Robinson (Oxbow), le timbre de Liddiard paraîtra finalement plutôt « normal ». Toutefois pour le commun des mortels il est probable qu’il soit perçu comme un chanteur à la justesse très discutable. Surtout quand il se lance dans l’interprétation de la très belle love song punk bluesy qu’est « To Think That I Once Loved You » sur laquelle Liddiard est soutenu par les chœurs féminins (les voix féminines étant plus présentes que par le passé et ça fonctionne parfaitement) qui apportent un peu de « normalité » à ce trip de poivrot . Mais c’est ce qui fait tout le charme de The Drones et de sa musique, d’ailleurs décrite comme « un bad trip sur lequel on pourrait danser » par le communiqué de presse et pour une fois l’analogie est assez juste tant le côté punk foutraque rend en effet la musique du groupe bizarre, mais elle est pourtant à la fois entraînante, voire effectivement dansante.

Après un I See Seaweed qui marqua pour beaucoup l’année 2013, sous le signe d’une musique éminemment organique (avec force guitare électrique et piano) ce Feelin’ Kinda Free apparaît nettement différent musicalement, ne serait-ce qu’en abordant les choses via un angle beaucoup plus électronique et expérimental, mais paradoxalement peut-être plus accrocheur avec des compositions parfois plus simples et au format plus « radio », à l’image du superbe « Boredom ». Les guitares électriques font toujours partie de l’équation mais leur présence se fait plus parcimonieuse, le côté noise qui ressortait de quelques titres sur I See Seawed comme « Nine Eyes » s’en trouve d’ailleurs quelque peu atténué (même si certaines saturations subsistent), au profit d’une lisibilité accrue de la musique du groupe, laquelle sert au final encore mieux son côté décalé et foufou.

La variété des ambiances et des tonalités rend l’album aussi riche que prenant, d’autant que sa durée parfaitement calibrée (moins de 40 minutes) garantit que le trip soit dénué de tout moment superflu et donc de toute lassitude à l’écoute. Et les écoutes peuvent ainsi se succéder avec un plaisir renouvelé.

Amateurs des Cesarians, d’Enablers, Oxbow et autres étrangetés croisant attitude punk et blues urbain, vous devriez vous sentir comme à la maison.

Tracklist:
01. Private Execution
02. Taman Shud
03. Then They Came For Me
04. To Think That I Once Loved You
05. Tailwind
06. Boredom
07. Sometimes
08. Shut Down SETI

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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Commentaire

  1. Polaton says:

    Ca envoie du bois. Un peu moins sombre que I See Seaweed, mais ça reste très bon!

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